Reprise des cours de théâtre francophone au centre !

Jocelyn, Président Fondateur de Taramana, propose au centre depuis 2009 des cours de théâtre francophone, aux élèves volontaires.

Il revient sur ce qui l’a motivé à mettre cela en place et ses meilleurs souvenirs.

  • Bonjour Jocelyn, peux-tu nous expliquer la naissance des cours de théâtre au centre ?

“Il n’est un secret pour personne que j’ai toujours adoré le théâtre. J’avais proposé en 2009 à quelques élèves de Taramana, parmi les plus francophones, de jouer des morceaux de pièces de théâtre. Je suis un grand fan de la troupe du Spendid, il m’est apparu naturel de commencer à faire jouer nos comédiens en herbe sur des extraits du “Père Noël est une ordure”. En 2010, la troupe de théâtre francophone “Les Petits Chenapans” est née et s’est illustrée notamment lors des TaramanAcademy 3 de 2011 et TaramanAcademy 4 de 2014.”

  • Est-ce que tu as toi-même déjà pris des cours de théâtre ?

“J’aurais bien aimé mais non, je fais le pitre naturellement depuis ma tendre enfance ! Cela reste du théâtre amateur et c’est très bien ainsi. Je m’amusais souvent à parodier au tableau mes professeurs au collège et si mes petits camarades en redemandaient, ce n’était pas toujours le cas de l’enseignant. J’avais d’ailleurs à l’époque écrit une mini pièce reprenant le best of de mes parodies au collège. Censuré.”

  • Comment s’est passée la tournée des Petits Chenapans en France en 2016 ?

 

“Cela a été un énorme travail de préparation et d’organisation. J’ai écrit la pièce “Allo Docteur, vous n’auriez pas vu mon Bidou?”, pour caricaturer le comportement parfois surréaliste des médecins comme des patients. Je l’avoue : il y a un peu de vécu dans ce que j’ai écrit lors de mes consultations ! J’ai adapté le texte en fonction des comédiens et des rôles donnés aux uns et aux autres. 

 

On ne peut être qu’impressionné de leur progression aussi bien dans la prononciation/intonation que dans leur façon de jouer et de s’amuser sur scène. J’ai senti qu’on allait faire rire dès lors qu’ils se sont appropriés leur personnage en proposant même des idées et des expressions en plus. Après avoir joué à l’espace France Volontaires et au lycée Descartes à Phnom Penh, la troupe était prête pour une tournée en France. 4 représentations dans le Sud Ouest avec le même succès. Outre les sorties touristiques organisées pendant leur séjour de 3 semaines, leur plus belle récompense était, à n’en pas douter, d’être félicités par les spectateurs venus nombreux les voir.

Bref, de beaux souvenirs qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.”

 

  • Quelle pièce mets-tu en place en ce moment ? Avec la barrière de la langue, la communication n’est-elle pas trop compliquée ?

“Avec ma grande sœur Catherine, nous nous sommes mis en tête de monter une nouvelle version du conte du Petit Chaperon rouge qu’on a intitulé “Quand le loup n’en a pas fini avec le petit Chaperon rouge”.

Nous avons commencé le casting en décembre dernier avec une quinzaine d’élèves qui ont vocation à suivre des cours de français au Centre. La plupart sont débutants en français, ce qui rajoute de la difficulté. Vuthny (ancien élève de Taramana) est notre élément moteur quasi indispensable pour traduire, expliquer, faire passer les nombreux messages. Les Cambodgiens ne sont pas naturellement comédiens et cela se traduit par des sourires et des rires gênés pour bien des situations que je leur demande d’interpréter. Il faut sans cesse leur montrer, leur remontrer, souvent corriger leur défaut de prononciation et d’intonation. En plus de Catherine, venue pour 6 semaines en fin d’année 2022, je suis aidé actuellement par Jacqueline et Elyssa, 2 bénévoles en renfort.

Je suis admiratif de la patience et de la détermination des élèves. Malgré les difficultés, ils sont persévérants et appliqués. Il faut constamment les encourager et les pousser à se surpasser. Ils ont du talent, il faut juste leur donner ce brin de confiance qu’il leur fait parfois défaut. Qu’est-ce que je suis heureux quand ils commencent à prendre plaisir à jouer, à s’approprier le rôle en y ajoutant même parfois certaines mimiques ou expressions de leur cru. Je suis passionné par la mise en scène et je vais certainement me donner un second rôle dans cette nouvelle pièce.

 

  • Une fois que la pièce de théâtre qui est en cours de réalisation sera terminée, penses-tu la montrer à des personnes extérieures de Taramana ?

“C’est le but du jeu. Nous avons prévu de jouer la pièce en 2024 à l’Institut Français du Cambodge, mais également au lycée français René Descartes, à l’Ecole Française Internationale et bien entendu à Taramana. De là, à refaire une tournée en France ? Rien n’est moins sûr.”

  • De futures petites stars se cachent entre les murs de Taramana lors des cours du soir ?

“Nous avons des élèves avec un réel potentiel. Parmi les plus jeunes, Sopheaktra a une excellente prononciation et Piseth a une voix et une prestance remarquables. Pour les plus grands, Kimlang et Sophavin me surprennent à chaque session, Simanith, le frère de Vuthny est également impressionnant mais fait déjà partie des “anciens”.”

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bravo à Jocelyn et aussi et surtout aux élèves 🧡