Lumière sur la TaramaNight 2

Comme nous vous l’avions annoncé dans notre précédent article , la “TaramaNight 2” a eu lieu le vendredi 22 mars. Ce fut une soirée exceptionnelle durant laquelle les enfants ont pu mettre en lumière les activités suivies depuis plusieurs mois. Chant, du hip-hop, guitare, danse Apsara et du Bokator, art traditionnel khmer, les activités présentées étaient très nombreuses !

En parallèle, 16 jeunes comédiens de la troupe de théâtre francophone « Les Petits Chenapans » se sont produits sur scène afin de jouer en exclusivité plusieurs extraits du Petit Chaperon rouge revisité version Taramana. Ce fut un show d’une grande qualité !Cette soirée n’aurait pas pu avoir lieu sans nos généreux partenaires à savoir Eric Kayser qui a offert 180 goûters aux enfants de Taramana. Les enfants ont pu profiter d’un excellent goûter composé de trois cookies et d’une boisson !

Nous remercions également Celliers d’Asie, qui a offert à nos 60 invités un pot à la fin du spectacle! Enfin, un grand merci á PPA (Phnom Penh Accueil) qui ont confectionné les costumes du théâtre.

Pour plus de photos sur l’événement, rendez-vous sur notre page Facebook et sur notre Newsletter du mois de mars.

Une kermesse éco-solidaire organisée au profit de Taramana

 

Organisée par une soixantaine d’élèves éco-délégués et les professeurs du Lycée Français René Descartes Phnom Penh, une kermesse en faveur de Taramana aura lieu le jeudi 4 avril prochain au sein même du lycée

Ce projet de solidarité servira à collecter des fonds pour financer la rénovation de notre bibliothèque au Centre

À l’occasion de cette kermesse, un spectacle de danse et une performance musicale seront organisés pour ouvrir l’événement. De nombreuses activités seront également proposées : des jeux sportifs, un escape game, un photobooth, une course à l’œuf, une pêche à la bouteille et bien d’autres encore !

L’ensemble des invités (entrée libre) pourront participer aux jeux et acheter des tickets de tombola. Aux alentours de 18h30, un tirage au sort pour les tickets de tombola sera organisé et les plus chanceux pourront avoir la chance de gagner des bons achats offerts par les sponsors du Lycée Français !

Nous vous attendons nombreux le jeudi 4 avril prochain de 16h30 à 19h au Lycée Français René Descartes Phnom Penh.

Taramana fait son show au Centre

 

 

Les enfants de Taramana vont une nouvelle fois se déchaîner pour la “TaramaNight 2”, un show d’1h30, où les activités suivies par les enfants depuis plusieurs mois seront mises en lumière.

Nous vous attendons nombreux à cette soirée qui aura lieu le vendredi 22 mars au Centre Taramana, à partir de 17h30. Celle-ci sera, une nouvelle fois, sponsorisée par notre généreux partenaire Eric Kayser qui offrira 180 goûters aux enfants de Taramana. Aussi, grâce à notre partenaire Celliers d’Asie, nous pourrons offrir à tous nos invités un pot à la fin du spectacle!

Au programme du chant, du hip-hop, de la guitare, de la danse Apsara et du Bokator, art traditionnel khmer. En parallèle, vous aurez également l’occasion de (re)découvrir la troupe de théâtre francophone, les « Petits Chenapans » avec pas moins de 16 jeunes comédiens qui seront sur scène.

Vous assisterez en exclusivité à plusieurs extraits du Petit Chaperon rouge revisité version Taramana, où le petit chaperon se fait voler la vedette par les 3 petits cochons, les nains de Blanche neige, le Petit Poucet et bien d’autres encore. A noter l’aide pour les costumes offerte par les membres PPA (Phnom Penh Accueil).

Fondée en 2010, la troupe des Petits Chenapans a remporté de nombreux prix francophones et s’est même produite lors d’une tournée dans le sud-ouest de la France en 2016 avec la pièce “Allô Docteur vous n’auriez pas bu mon Bidou ?”.Pour en savoir plus, vous pouvez cliquer ici.

 

Reprise des cours de théâtre francophone au centre !

Jocelyn, Président Fondateur de Taramana, propose au centre depuis 2009 des cours de théâtre francophone, aux élèves volontaires.

Il revient sur ce qui l’a motivé à mettre cela en place et ses meilleurs souvenirs.

  • Bonjour Jocelyn, peux-tu nous expliquer la naissance des cours de théâtre au centre ?

“Il n’est un secret pour personne que j’ai toujours adoré le théâtre. J’avais proposé en 2009 à quelques élèves de Taramana, parmi les plus francophones, de jouer des morceaux de pièces de théâtre. Je suis un grand fan de la troupe du Spendid, il m’est apparu naturel de commencer à faire jouer nos comédiens en herbe sur des extraits du “Père Noël est une ordure”. En 2010, la troupe de théâtre francophone “Les Petits Chenapans” est née et s’est illustrée notamment lors des TaramanAcademy 3 de 2011 et TaramanAcademy 4 de 2014.”

  • Est-ce que tu as toi-même déjà pris des cours de théâtre ?

“J’aurais bien aimé mais non, je fais le pitre naturellement depuis ma tendre enfance ! Cela reste du théâtre amateur et c’est très bien ainsi. Je m’amusais souvent à parodier au tableau mes professeurs au collège et si mes petits camarades en redemandaient, ce n’était pas toujours le cas de l’enseignant. J’avais d’ailleurs à l’époque écrit une mini pièce reprenant le best of de mes parodies au collège. Censuré.”

  • Comment s’est passée la tournée des Petits Chenapans en France en 2016 ?

 

“Cela a été un énorme travail de préparation et d’organisation. J’ai écrit la pièce “Allo Docteur, vous n’auriez pas vu mon Bidou?”, pour caricaturer le comportement parfois surréaliste des médecins comme des patients. Je l’avoue : il y a un peu de vécu dans ce que j’ai écrit lors de mes consultations ! J’ai adapté le texte en fonction des comédiens et des rôles donnés aux uns et aux autres. 

 

On ne peut être qu’impressionné de leur progression aussi bien dans la prononciation/intonation que dans leur façon de jouer et de s’amuser sur scène. J’ai senti qu’on allait faire rire dès lors qu’ils se sont appropriés leur personnage en proposant même des idées et des expressions en plus. Après avoir joué à l’espace France Volontaires et au lycée Descartes à Phnom Penh, la troupe était prête pour une tournée en France. 4 représentations dans le Sud Ouest avec le même succès. Outre les sorties touristiques organisées pendant leur séjour de 3 semaines, leur plus belle récompense était, à n’en pas douter, d’être félicités par les spectateurs venus nombreux les voir.

Bref, de beaux souvenirs qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.”

 

  • Quelle pièce mets-tu en place en ce moment ? Avec la barrière de la langue, la communication n’est-elle pas trop compliquée ?

“Avec ma grande sœur Catherine, nous nous sommes mis en tête de monter une nouvelle version du conte du Petit Chaperon rouge qu’on a intitulé “Quand le loup n’en a pas fini avec le petit Chaperon rouge”.

Nous avons commencé le casting en décembre dernier avec une quinzaine d’élèves qui ont vocation à suivre des cours de français au Centre. La plupart sont débutants en français, ce qui rajoute de la difficulté. Vuthny (ancien élève de Taramana) est notre élément moteur quasi indispensable pour traduire, expliquer, faire passer les nombreux messages. Les Cambodgiens ne sont pas naturellement comédiens et cela se traduit par des sourires et des rires gênés pour bien des situations que je leur demande d’interpréter. Il faut sans cesse leur montrer, leur remontrer, souvent corriger leur défaut de prononciation et d’intonation. En plus de Catherine, venue pour 6 semaines en fin d’année 2022, je suis aidé actuellement par Jacqueline et Elyssa, 2 bénévoles en renfort.

Je suis admiratif de la patience et de la détermination des élèves. Malgré les difficultés, ils sont persévérants et appliqués. Il faut constamment les encourager et les pousser à se surpasser. Ils ont du talent, il faut juste leur donner ce brin de confiance qu’il leur fait parfois défaut. Qu’est-ce que je suis heureux quand ils commencent à prendre plaisir à jouer, à s’approprier le rôle en y ajoutant même parfois certaines mimiques ou expressions de leur cru. Je suis passionné par la mise en scène et je vais certainement me donner un second rôle dans cette nouvelle pièce.

 

  • Une fois que la pièce de théâtre qui est en cours de réalisation sera terminée, penses-tu la montrer à des personnes extérieures de Taramana ?

“C’est le but du jeu. Nous avons prévu de jouer la pièce en 2024 à l’Institut Français du Cambodge, mais également au lycée français René Descartes, à l’Ecole Française Internationale et bien entendu à Taramana. De là, à refaire une tournée en France ? Rien n’est moins sûr.”

  • De futures petites stars se cachent entre les murs de Taramana lors des cours du soir ?

“Nous avons des élèves avec un réel potentiel. Parmi les plus jeunes, Sopheaktra a une excellente prononciation et Piseth a une voix et une prestance remarquables. Pour les plus grands, Kimlang et Sophavin me surprennent à chaque session, Simanith, le frère de Vuthny est également impressionnant mais fait déjà partie des “anciens”.”

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bravo à Jocelyn et aussi et surtout aux élèves 🧡

Taramana Cambodge fête ses 15 ans

C’est sans la chanson “Happy Birthday” de Stevie Wonder en fond, mais avec tout autant d’entrain et de joie que Taramana Cambodge a soufflé ses 15 bougies, dimanche 28 février. 

15 ans.

15 années d’émotions, de rencontres, de bonheur, de sourires et de partage.

15 années de soutien.

15 années que Taramana Cambodge apporte son aide auprès de plus de 200 enfants défavorisés.

Lorsque l’on observe ce grand, chaleureux et lumineux bâtiment en plein cœur du quartier de Boeng Salang, construit en 2015-2016 par l’architecte Vannak SENG, il est difficile de s’imaginer que tout a commencé en 2005, dans une simple petite cahute en taule, au beau mileu d’une voie ferrée, dans laquelle de simples cours de français et d’anglais étaient dispensés.

C’est lors d’une première mission humanitaire au Cambodge, en tant que médecin  pour une autre ONG, que Jocelyn Dordé est tombé amoureux du pays. Lorsque Jocelyn retrace le parcours des 15 ans de Taramana Cambodge, ce n’est pas sans une certaine émotion qu’il nous évoque les premiers pas de Taramana à Boeng Salang : “On pourrait retenir avant tout de Taramana qu’on a fait plein de choses pour ses enfants et leurs familles depuis 2005 ; distribution de riz, aide sociale, soutien scolaire, soins médicaux et dentaires, activités culturelles et sportives. Ce que je retiens personnellement et ce dont je suis très fier, c’est d’avoir convaincu ses enfants qu’ils pouvaient y arriver et qu’on allait juste leur donner le coup de pouce nécessaire.” Jocelyn Dordé ajoute : “L’exemple le plus criant est leur succès d’avoir joué et fait rire dans une langue qui n’est pas la leur, le français, lors de leur tournée théâtrale en France, en 2016. Quand on se souvient de leur timidité et des rires gênés à leur tout début… C’est un énorme travail de préparation, mais tout est question de motivation et de détermination. Coup de chapeau à l’équipe actuelle qui fait un travail extraordinaire autour de Véronique Puccio pour sublimer le potentiel de ces enfants. Et croyez-moi, ils en ont à revendre !”

Pour célébrer cet anniversaire, l’équipe franco-khmère a donc décidé de fêter cela dignement !

Taramana a ainsi eu le grand honneur d’accueillir, notamment, Son Excellence Hun Many, Président de l’UYFC (Union of Youth Federations of Cambodia), Monsieur l’Ambassadeur de France, Jacques PELLET, Monsieur le Vice-Gouverneur de Phnom Penh, SE NUON Pharath, M. PHANN Sophea, Vice-Président du SSEAYP (Ship for Southeast Asian and Japanese Youth Programprogramme annuel d’échange de jeunes organisé par le Japon et les gouvernements des pays d’Asie du Sud-Est, dans le but de promouvoir l’amitié et la compréhension mutuelle entre les jeunes de onze pays d’Asie du Sud-Est et du Japon) et M. Vannak SENG, architecte et constructeur du Centre Taramana Magdalena.

Après les discours officiels, nos convives ont profité de plusieurs vidéos retraçant les grands événements traversés et organisés par Taramana. Une vidéo présentant les événements de l’UYFC et SSEAYP pour Taramana a particulièrement touché S.E Hun Many, car celle-ci retrace plusieurs années d’engagement depuis 2013.

L’occasion, pour toutes les personnes présentes, de se rendre compte du beau et long chemin parcouru pour Taramana Cambodge.

C’est dans une symphonie juste et harmonieuse, presque enchantée, qu’après avoir visionné les différentes vidéos, les enfants, répartis dans toute la salle principale, ont dévoilé à l’audience présente leur talent de chanteurs ! Ils ont chanté différents poèmes khmers traditionnels, intitulés : Phu Juk Lilea, qui raconte l’utilisation des palmiers au Cambodge, ainsi que Pum Pouong Douong Ji et Noré Noré, qui parlent des oiseaux.

Monsieur Bot, coordinateur pédagogique des sorties culturelles du centre et surtout véritable coach musical nous confie que lorsqu’il a entendu les enfants chanter : “Plus aucune onde négative ne traversait le centre, une véritable atmosphère sereine y régnait, ce que j’ai trouvé très agréable. J’ajouterais également que les enfants ont très bien chanté ! Je suis content de leur prestation.”

Après un tonnerre d’applaudissements, les enfants sont rentrés chez eux mais la soirée a continué !

Tout le monde s’est retrouvé autour d’un cocktail, généreusement offert par nos partenaires, Eric Kayser Cambodia, Celliers d’Asie et Bouchon Wine Bar, que nous remercions très sincèrement !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Taramana a bien évidemment soufflé ses bougies, grâce à une magnifique composition de pâte à choux, représentant le chiffre 15, signée la Maison Eric Kayser.

Pour Véronique PUCCIO, directrice du centre : “Cette cérémonie a permis une mise en lumière du travail à long terme que fait l’organisation auprès des enfants cambodgiens et l’évolution de ses actions. Je suis fière d’être investie dans cette ONG aujourd’hui, impressionnée par ce que Jocelyn et son entourage ont réussi à créer et à maintenir. Cela représente une récompense collective de toute l’énergie dirigée dans la croissance de ce centre et dédiée à l’évolution des enfants. C’est aussi une reconnaissance de l’investissement du personnel khmer, des volontaires et bénévoles qui font un travail remarquable avec respect et bienveillance.”

Cette soirée d’anniversaire fut l’occasion de rassembler plusieurs personnes ayant un lien avec Taramana Cambodge et de célébrer la création de cette aventure, presque un peu folle, que Jocelyn Dordé a décidé de créer et qui, encore aujourd’hui, tient éveillé 200 enfants, mais aussi une équipe franco-khmère qui se démène tous les jours pour une seule et unique motivation : celle d’aider les enfants de Boeng Salang, en y mettant tout leur coeur et leur énergie.

Vive Taramana 🧡

Pour découvrir les évènements qui ont eu lieu entre l’UYFC et SSEAYP pour Taramana : https://youtu.be/wOvAo0YsVkM

Pour en apprendre + sur les 15 ans du centre : https://youtu.be/spsRBpwI5Vw

Parlez-vous le français ?

Association franco-khmère, Taramana a toujours voulu permettre aux élèves de pouvoir apprendre le français et ce, depuis 2007.

Valentine et Maylis avec certains leurs élèves.
Valentine et Maylis et les élèves du premier cours du mardi soir.

C’est pour cette raison que depuis ses débuts, les bénévoles français volontaires dispensent des cours aux enfants les plus motivés, apprenant déjà l’anglais.

Ayant la soif d’apprendre, ces derniers répondent présents à l’appel. Les classes de français sont toujours bien remplies !

Malheureusement, depuis la pandémie du covid-19, les cours de français ont dû être suspendus car les moyens de l’équipe ont été réduits.

La reprise des cours de français

Fort heureusement, cela n’a pas restreint l’envie d’apprendre des enfants et de pouvoir glisser aux membres français de l’équipe un “bonjooour” des plus enjoués dès leur arrivée au centre !

Pour le plus grand plaisir de nos élèves francophones, les cours de français ont repris depuis peu.

Cela fait maintenant environ 1 mois que “teacher” Maylis, diplômée de l’école lyonnaise d’ingénieurs, l’ECAM et bénévole depuis 3 mois et “teacher” Valentine, chargée de communication, depuis 8 mois, dispensent les cours de français aux élèves volontaires.

C’est avec beaucoup de plaisir et d’enthousiasme qu’elles s’y rendent tous les mardis pendant 2h, afin de donner cours à 2 groupes.

En plus des cours du mardi, une autre étudiante de l’ECAM, cette fois accompagnée d’un étudiant khmer, se rendent au centre pour faire pratiquer le français.

Valentine et un élève lors du début du cours.

Alphabet, vocabulaire sur la famille, ou encore questions sur la personnalité, sont les premières notions abordées.

C’est avec un certain enthousiasme et une participation très active que les enfants assistent aux cours.

Quelques différences de niveaux sont déjà visibles mais pour équilibrer cela, des groupes vont être mis en place.

Nos 2 “teacher” ont régulièrement le droit à des “salut, comment ça va ?”, glissés entre 2 cours dans les couloirs du centre. C’est avec amusement qu’elles prennent plaisir à répondre “ça va bien et toi ?”, afin de tester leur niveau. L’entraînement, ou plutôt comme dirait le dicton “répéter, répéter, toujours répéter” est la clé pour arriver à mémoriser !

Interview de Maylis, “teacher” de français

Nous avons interrogé Maylis afin qu’elle nous donne un aperçu des premiers cours dispensés.

Maylis et les élèves lors d’un jeu pour réviser le vocabulaire de l’école.

 

  1. Bonjour Maylis, peux-tu nous dire comment se passent les cours de français ? Prends-tu du plaisir ?

Pouvoir être en contact avec les enfants, leur apprendre quelque chose et voir qu’ils sont volontaires pour venir, est plaisant.

Je n’avais jamais donné cours de français auparavant mais mon expérience avec les enfants ici se passe très bien ! Cela me donne envie de réitérer l’expérience à mon retour en France ou lors d’un éventuel voyage à l’étranger.

Avant chaque cours, je suis contente de savoir que je vais être utile auprès des enfants et que cela pourra, peut-être, avoir un impact positif pour améliorer leur avenir.

 

  1. Et les élèves, comment sont-ils ? Ont-ils envie d’apprendre ?

Pendant le cours, les enfants sont volontaires et contents d’apprendre. Ils sont amusés d’apprendre une nouvelle langue et de s’essayer à des sons auxquels ils ne sont pas habitués, comme le “rrrr”, très difficile à prononcer pour eux.

Je sens malgré tout que certains sont là pour “l’expérience” et pour retrouver leurs amis après l’école, mais d’autres, voire même la majorité, sont très motivés pour avoir un bon niveau de français à la fin de l’année !

  1. Sens-tu une marge de progression depuis le début des cours ?

Les plus motivés d’entre-eux prennent le temps de revoir les leçons entre chaque cours, ce qui permet d’avancer vers d’autres notions.

Cela m’arrive parfois de croiser des élèves dans les couloirs et ils me glissent quelques mots de français. Je me dis donc qu’ils arrivent à retenir quelques mots et expressions, ce qui est positif !


 

  1. Qu’y a-t-il de frustrant dans les cours que tu donnes ?

La barrière de la langue est évidemment difficile à surmonter. En effet, les plus jeunes d’entre-eux ont souvent un très faible niveau d’anglais, ce qui rend la communication difficile.

Dans ces moments-là, les plus grands nous aident à traduire, mais cela prend plus de temps et est plus laborieux.

Ainsi, si nous parlions la même langue qu’eux, nous pourrions avancer et échanger plus facilement.

Aussi, de grosses différences de niveaux entre les élèves ralentissent le déroulement des cours. Nous essayons au maximum d’accompagner chacun et d’être attentives à leurs compréhensions des notions et éventuelles questions.

 

  1. Une anecdote sur un cours ?

Un élève en grade 3 est très souvent volontaire au début de cours, lorsqu’on leur fait réviser les précédentes notions.

A ce moment-là, nous notons au tableau les questions ou phrases en anglais, à traduire en français.

A plusieurs reprises, cet élève s’est gentiment porté volontaire afin de venir y répondre.

Ce qu’il y a de marrant, c’est qu’au lieu de traduire la question, il note la réponse, pensant que la question lui est posée, plutôt que de la traduire.

Anecdote qui illustre bien la communication qui est parfois compliquée en cours de français !

Merci Maylis d’avoir pris le temps de répondre à nos questions !

L’aventure française ne fait que commencer

Mi-janvier, nous accueillerons une nouvelle bénévole qui donnera des cours de français également en journée afin de permettre à davantage d’élèves d’apprendre cette langue. Les membres khmers de l’équipe ont partagé leur envie d’apprendre le français, c’est pourquoi elle tâchera également de le leur enseigner.

Que deviennent les anciens est de retour ! #Bopea

Il y a quelque temps, nous vous avions présenté les portraits et témoignages de quelques anciens élèves de Taramana, comme ceux de Sokh Tith, Vichheka, ou encore Dara.

Ce mois-ci, nous vous présentons Bopea, ayant quitté les bancs du centre il y a quelques années mais toujours bénéficiaire de Taramana, pouvant poursuivre ses études à l’Université grâce au parrainage.

Bopea revient sur son enfance à Taramana et nous confie ses meilleurs souvenirs.

Quand as-tu été élève à Taramana ?

J’ai été élève à Taramana du grade 3 jusqu’au grade 6.

 Depuis quand es-tu parrainée ?

Je suis parrainée depuis mes 12 ans, quand je suis arrivée en grade 3.

 Quels sont tes plus beaux souvenirs à Taramana ?

Mes meilleurs souvenirs sont quand je faisais du rugby, de la danse traditionnelle khmère, ou encore lorsqu’on se rendait à des sorties culturelles. J’ai passé de très bons moments avec tous mes amis du centre ! D’ailleurs, il m’arrive de croiser certains anciens amis de Taramana, nous discutons et échangeons sur nos vies actuelles !

Après avoir étudié à Taramana, qu’as-tu fait ?

Je suis actuellement en 4e année à l’Université de Management, près de Wat Phnom, et travaille en parallèle en tant qu’hôtesse de caisse dans une banque afin d’acquérir de l’expérience.

Que représente pour toi le parrainage ?

Le parrainage représente pour moi beaucoup de choses : je travaille dur depuis l’école publique et je n’ai jamais manqué les cours, que ce soit à l’école ou à Taramana. Je n’ai jamais voulu être fainéante.

Je suis parrainée depuis le grade 3 et remercie sincèrement ma marraine de m’aider depuis très longtemps. Je remercie également Taramana de m’avoir apporté des connaissances depuis le début de mes études !

 

Malgré un emploi du temps bien chargé, Bopea aime profiter de moments de repos pour lire ou faire quelques exercices d’anglais pour améliorer son niveau.

Lors de notre interview, elle nous confie que ses 2 jobs de rêveseraient de devenir professeur de khmer ou comptable. 

Nous lui souhaitons plein de belles réussites et d’arriver à réaliser un métier qu’elle aime.

Merci Bopea pour ton temps et ta sincérité !

Les sorties culturelles, une autre manière d’apprendre

Des sorties ou interventions culturelles, oui mais pourquoi ?

💡  Se développer et enrichir son quotidien

A Taramana, nous avons fait le choix de proposer plusieurs sorties culturelles aux élèves, à la fois variées et enrichissantes, tous les mois. Nous estimons que ces dernières sont essentielles pour les enfants car cela éveille leur esprit et leur curiosité et les motivent à s’intéresser au monde qui les entoure. Pour la plupart, cela n’est pas possible dans leur quotidien, c’est pourquoi Taramana a un rôle essentiel et s’active à toujours leur proposer des sorties variées et adaptées.

A travers une découverte culturelle proposée aux enfants, plusieurs éléments entrent en compte. En effet, cela leur permet d’apprivoiser leurs ressentis et leurs émotions, de développer leur sens de l’observation et de l’écoute grâce à une nouvelle forme d’apprentissage. Ils prennent davantage confiance en eux et se cultivent de manière différente. 

Le quotidien des enfants de Taramana n’étant pas toujours facile, ces sorties leur permettent de s’épanouir et de s’évader. Les activités culturelles que nous proposons avec nos partenaires développent leur sensibilité à la culture. Elles sont l’occasion pour eux de s’intéresser à de nouveaux domaines et de développer un esprit critique. Cela représente avant tout un éveil, suivi d’un moment de partage et de complicité.

Grâce à ces premières expériences, l’enfant développera plus tard ses propres opinions et son propre rapport à l’art et à la culture. Selon le Ministère de la Culture :  “L’éveil artistique et culturel conditionne le développement et le bien-être de l’enfant et, au-delà, celui de chaque personne adulte.”

Mr Both, professeur de khmer à Taramana et récemment responsable des sorties pédagogiques, nous explique sa vision des choses et ce pourquoi il accorde tant d’intérêt aux sorties culturelles : “Les enfants ne connaissent pas bien la culture khmère alors je pense qu’il est important que dès leur plus jeune âge, on leur donne le goût pour s’y intéresser et éveiller leur curiosité.” “Aussi, il me semble important que les enfants de Taramana voient autre chose que le Centre et leur environnement quotidien.” “Pour moi, il y a une grande différence entre ce que les élèves voient et lisent dans les livres ou manuels et la réalité, donc j’ai envie de les emmener découvrir ces lieux culturels.”

Nous avons demandé à Navin, élève en grade 6, pourquoi elle aimait ces sorties culturelles : “C’est important pour apprendre des choses et pour bien connaître la culture khmère. Le lieu où je préfère me rendre est le musée national.”

⚡️A présent, retour sur les sorties du mois de mai⚡️

⛩ Wat is it ? 

Lors d’une sortie organisée fin avril, les élèves du grade 4 et 5, accompagnés de leur professeur, sont allés visiter l’une des plus importantes pagodes de Phnom Penh, « Wat Ounalom », face au fleuve Tonlé Sap. 

Un peu d’histoire…

Cette fondation bouddhiste datant du 15ème siècle est considérée comme le foyer principal du bouddhisme au Cambodge et est également la résidence du dirigeant de l’école de bouddhisme, Maha Nikaya, un des patriarches bouddhistes les plus vénérés du Cambodge. Lors de cette visite à l’atmosphère sereine et spirituelle, les élèves ont découvert les différents temples et les jardins, avec une grande curiosité. Ils ont pu en apprendre davantage sur le bouddhisme, ses philosophies et ses enseignements spirituels. Les élèves ont également eu l’occasion de s’agenouiller devant la statue de Bouddha et de déposer des offrandes. 

A la fin de la visite, ils ont eu la chance de découvrir la bibliothèque du temple, où quelques manuscrits et archives y sont encore présents afin de détailler l’histoire de Bouddha. Ils ont pu s’imprégner des textes écrits en ancien khmer et comprendre l’histoire des moines bouddhistes. Un fort moment culturel pour les élèves de Taramana, qui ne demandent qu’à en apprendre davantage sur l’histoire de leur pays.💡

 

Bon Chroat Preah Nongkoal

Mr Both aime transmettre aux élèves, il aime particulièrement les reconnecter à  leur histoire  et leur culture, c’est pourquoi, il a organisé, la veille du jeudi 18 mai, jour férié au Cambodge, une projection pour expliquer les origines et rituels de cette journée.

Les enfants ont donc pu en apprendre beaucoup sur le Bon Chroat Preah Nongkoal, la cérémonie du Labour royal.

Cette fête, ayant la plupart du temps lieu en mai, se tient pour marquer le début de la saison rizicole, avec des fêtes et des prières dans l’espoir d’une récolte abondante. Lors de la cérémonie, les moines chantants demandent aux esprits de la terre la permission de labourer. Des sillons cérémoniels sont tracés, du riz est répandu et des offrandes sont faites aux divinités. Le roi Norodom Sihamoni, lui-même, s’implique souvent dans certains labours et plantations. C’est ensuite au tour des bœufs royaux, connus en khmer sous le nom d’Usapheak Reach, de faire une prédiction pour la récolte de l’année à venir. Les bœufs reçoivent du riz, des céréales, de l’herbe, de l’eau et du vin. S’ils ont choisi le riz ou les céréales, la récolte se passera bien et du vin, qu’il y aura sécheresse. 

 

Découverte de la soie au Musée National de Phnom Penh

A la fin du mois, les enfants, accompagnés de Mr Both, se sont rendus au musée national de Phnom Penh afin de découvrir l’exposition sur la soie. Explications sur la fabrication et l’histoire de cette matière à la fois précieuse et ancestrale étaient au rendez-vous. Les enfants ont pu apprendre que la soie cambodgienne bénéficie d’une excellente réputation sur les marchés internationaux grâce à sa qualité et sa fabrication manuelle. Le Cambodge est l’un des producteurs les plus réputés au monde.

Ainsi, à Taramana, nous estimons ces sorties culturelles essentielles pour l’éveil des enfants et avons pour ambition de pérenniser les partenariats avec les instituts et centres culturels avec lesquels nous collaborons.

 

 

L’importance donnée à la santé à Taramana

“Le suivi médical de Taramana est essentiel.”

Interview réalisée auprès de Vuthny, médecin interne  et Visal, infirmier à Taramana.

Depuis la création de Taramana en 2005, avant même de démarrer tout programme éducatif, il avait été décidé de mettre l’accent sur l’accès aux soins et à la nutrition; Sous l’impulsion du Dr Jocelyn Dordé, médecin généraliste et Président-Fondateur de l’ONG, un programme de vaccination (tétanos, poliomyélite, ROR, hépatite B) est rapidement mis sur pied ouvert aux enfants et aux familles.

Très vite, les familles reçoivent des sacs de riz tous les mois et les enfants sont bilantés avec visite médicale annuelle, déparasitage intestinal, cures de multivitamines et traitements spécifiques si besoin.. Dans la foulée et dès 2008, une cantine voit le jour offrant un menu équilibré chaque jour à tous les enfants venant étudier dans l’ancien centre Taramana implanté au cœur du bidonville.

 

Afin de diminuer la fréquence des maladies infectieuses touchant les enfants, des cours de sensibilisation sont élaborés et dispensés par l’équipe médicale et les différents infirmiers se succédant au Centre. Tous les mois, les enfants suivent assidûment des sessions leur permettant d’en savoir plus sur l’hygiène corporelle, dentaire, les dangers de l’alcool et du tabac, les drogues, l’intérêt de porter un casque en moto,…Il n’en faut pas plus pour que les gastroentérites aiguës, la gale et les infections cutanées se fassent plus rares avec comme particularité qu’une fois rentré à la maison, ce sont les enfants qui “sensibilisent” leurs parents et aînés. Aussi, les enfants gravitant au Centre reçoivent des cures de multivitamines tous les 2 mois ainsi qu’un comprimé de déparasitage tous les 4 mois. Résultat : des enfants qui grandissent, prennent du poids et ont de meilleurs résultats scolaires à n’en pas douter.

 

Interview à suivre de Vuthny, médecin au Centre Taramana et Visal, infirmier afin qu’ils nous livrent leurs impressions et en quoi la santé est si importante à Taramana

1- Pouvez-vous vous présenter – nous expliquer vos parcours ?

Visal : “Bonjour, je m’appelle Visal, j’ai 34 ans et je travaille à Taramana depuis environ 8 ans. Après avoir fini mes études d’infirmier à l’Université Internationale de Phnom Penh, j’ai travaillé dans des hôpitaux et cliniques et après je suis arrivé à Taramana. Lorsque je ne travaille pas ici, je suis également chanteur !”

Vuthny : “Je m’appelle Vuthny, j’ai 26 ans et je suis un élève de Taramana depuis que j’ai 12 ans. Après 6 ans d’études de médecine, je commence ma 1ère année de spécialité en pédiatrie. En plus de mes études, j’ai donné des cours de français à Phnom Penh à des Cambodgiens et des cours supplémentaires de mathématiques et khmer aux élèves de l’ONG Enfants d’Asie. En parallèle de Taramana, je suis actuellement interne à l’hôpital Kantha Bopha, depuis 3 mois, pendant encore 2 mois.”

 

2- Pouvez-vous nous expliquer vos principales missions à l’infirmerie de Taramana ?

Visal : “Je prends soin des enfants et de leurs familles et j’apporte parfois mon aide pour des activités extérieures.

Je commande la nourriture pour la cantine et j’effectue les premiers soins. Si les enfants ont des problèmes médicaux ou s’ils ont besoin de parler, ils viennent me voir.”

Vuthny : “Je suis là quand les enfants de Taramana ont besoin et j’essaie de les sensibiliser à différentes thématiques de santé, notamment l’hygiène, pour leur éviter d’avoir des maladies dans la vie quotidienne. 

Ça me fait vraiment plaisir de venir à Taramana car je suis un ancien élève du centre et je lui dois beaucoup.”

3- Pour vous, en quoi le suivi médical des élèves de Taramana est-il important ?

Visal : “Le suivi médical de Taramana est essentiel car, pour la plupart, les familles des enfants n’ont pas assez de temps ni d’argent pour aller à l’hôpital.”

Vuthny : “la santé est importante car cela permet aux enfants de bien étudier, d’apprendre plus facilement : la santé physique influe sur leurs capacités mentales : s’ils sont malades, ils ne pourront pas aller à l’école.

J’apporte mon aide aux familles qui n’ont pas le temps de s’occuper de leurs enfants au niveau médical.”

 

4- Qu’y-a-t-il de prévu comme sensibilisation pour le mois de mai, ou dans les prochains mois ? Par exemple, sensibilisation aux dangers de la drogue, du tabac etc…

Visal : “Étant donné qu’en ce moment débute la saison des pluies, je vais mettre en place une présentation sur les dangers de la dengue et des moustiques, par qui la dengue est transmise. Lors des années précédentes, je leur ai fait part de plusieurs sensibilisations : dangers du tabac, des jeux vidéos, importance de l’hygiène en général, ou encore prévention autour des morsures d’animaux, autrement dit de la rage.”

Vuthny : “Comme Visal l’a précisé, étant donné que la saison des pluies arrive plus tôt que prévu cette année, nous allons mettre en place une présentation sur la dengue et ses dangers. L’objectif est de sensibiliser les enfants en leur expliquant quels sont les moyens préventifs à mettre en place afin d’éviter de se faire piquer, tels que mettre des vêtements longs le soir, ou encore ne pas rester dans un endroit sombre et humide, où stagnent les moustiques.

J’aimerais également mettre en place une présentation afin de les sensibiliser sur l’importance de la sécurité extérieure, en insistant sur le fait de porter un casque ou faire attention en traversant, par exemple.”

 

6- Quelle est votre vision de la santé au Cambodge, en règle générale ?

Visal : “La santé en général au Cambodge n’est ni bonne, ni mauvaise, mais malheureusement, elle n’est pas la même pour tout le monde car l’accès y est compliqué. 

Par exemple, ici à Boeng Salang, les familles préfèrent avoir de quoi manger, plutôt qu’une bonne santé. 70%  des enfants se brossent les dents. Heureusement, la plupart des sensibilisations que nous effectuons au Centre sont efficaces. En l’occurrence, celle sur le brossage des dents l’a été : avant les enfants ne se lavaient pas les dents, maintenant ils ont pris le réflexe de le faire, grâce au déjeuner à la cantine où ils doivent forcément passer par l’étape brossage de dents.

L’avantage à Taramana est le suivi médical que nous apportons, même pour les anciens élèves ; tous les anciens de Taramana peuvent venir, y compris leurs familles. Mon souhait pour l’avenir est que les Cambodgiens aient tous une bonne santé.”

Vuthny : “Selon moi, le système de santé cambodgien reste limité étant donné que nous sommes dans un pays en voie de développement. En effet, beaucoup de personnes pauvres n’ont pas assez de moyens pour pouvoir bénéficier de soins médicaux facilement. Elles se retrouvent donc sans pouvoir être soignées et donc sont vite malades. Certaines inégalités persistent, par exemple les fonctionnaires peuvent avoir accès aux soins gratuitement. En revanche, je trouve que le Cambodge permet une bonne qualité de soins à l’hôpital. Mon souhait serait que tout le monde ait accès aux soins gratuitement, comme à l’hôpital.“

7- En quoi les ONGs ont un rôle important au niveau de la santé ?

Visal : “Les ONGs sont essentielles au niveau de l’accès à la santé pour plusieurs points: 

  • Accès gratuit à la santé
  • Bonne qualité des services et de la médecine

En revanche, je pense qu’il devrait y avoir plus de personnel médical dans les ONG, pour apporter de l’aide aux familles dans le besoin.”

Vuthny :  “Taramana permet aux enfants et aux familles de prendre conscience de l’importance de la santé, à travers différentes actions tels que :

  • le suivi vaccinal ; j’ai été vacciné contre l’hépathite B, sans Taramana cela n’aurait pas été possible
  • L’hygiène dentaire :  les enfants ont pris de bons réflexes quotidiens
  • L’apport  des connaissances en matière de santé

Si les enfants sont au courant des dangers, ils peuvent limiter leur taux d’hospitalisation et de maladie. Grâce à Taramana, les enfants ont accès à l’éducation, ce qui leur permet d’avoir accès à un bon métier. C’est notamment mon cas ; grâce à Taramana, je vais pouvoir devenir médecin.”

8- Quels sont, selon vous, les points positifs et négatifs des ONGs, au niveau médical ?

Visal : Le point positif est le fait que nous aidons les gens. Le point négatif est qu’il n’y a pas beaucoup de moyens.”

Vuthny : “Tout d’abord, pour moi, il y a davantage de points positifs que négatifs :

  • l’ONG peut soulager les hôpitaux 
  • Elle aide les enfants et leurs familles
  • Elle permet aux enfants de s’évader et d’être occupés
  • Elle permet d’avoir accès à des soins médicaux gratuitement
  • D’avoir accès à un repas équilibré avec des légumes
  • De bénéficier d’une procédure vaccinale

Le point négatif principal est le manque de moyens et de personnel. A Taramana, par exemple, il faudrait que quelqu’un soit présent le matin.”

9- Quelles seraient pour vous les 3 qualités pour travailler dans une ONG au niveau médical ?

Visal :

  • “L’honnêteté
  • Être investi(e) dans son travail
  • La capacité d’adaptation étant donné que c’est un environnement particulier, cela n’a rien à voir avec une entreprise ou clinique, dite “normale”

 Vuthny :

  • “Être humain
  • Sociable
  • Patient”

10- Selon vous, qu’est-ce que l’on pourrait changer dans le système de santé du Cambodge ?

Visal :

  • “Rendre + accessible la santé en mettant en place + de médicaments gratuits
  • Créer + d’hôpitaux et de personnel
  • Sensibiliser davantage les enfants à l’importance de l’hygiène etc…”

Vuthny :

  • “Avoir accès à l’hôpital gratuitement
  • Avoir + de personnel médical
  • Sensibiliser davantage les Cambodgiens aux différents dangers, car cela leur permettrait de réduire les soins, etc”   

 

Orkun chraen Vuthny et Visal✨

Le Green Day, un projet pour sensibiliser les enfants à la protection de l’environnement

 

Ce 5 et 6 avril derniers, Taramana a ouvert ses portes à un événement un peu spécial nommé Green Day !

Lancé en 2020 par Elise Mousset et quelques autres bénévoles de l’époque, le projet Green Day avait dû être suspendu en raison de la pandémie et des restrictions engendrées.

Mais l’idée de ce projet n’a jamais cessé de planer au-dessus du centre et sa reprise est devenue rapidement une évidence pour Sarah Elnikoff, nouvelle bénévole à Taramana dès l’amélioration de la conjoncture.

Mais le Green Day, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit de deux journées où les cours sont remplacés par des sessions de sensibilisation à l’environnement, afin d’inviter les enfants à être de vrais acteurs dans la réduction du réchauffement climatique. Au programme : Jeux, découvertes, rencontres et un super cadeau à la fin de la journée.

Le 5 avril, Taramana a eu la chance d’accueillir son partenaire Young Eco Ambassador, dont l’équipe dynamique était déjà venue au centre en 2020. Ainsi, huit membres de leur ONG ont pu accompagner les élèves dans divers ateliers. Après une brève présentation, les enfants ont été divisés en deux groupes : les grands d’un côté et les petits de l’autre.

Dans un premier temps, les plus âgés ont pu profiter d’un diaporama explicatif sur les dommages causés par le plastique sur l’environnement. Grâce à des vidéos, ils ont pu également comprendre que les poissons du Mékong étaient en danger et qu’il existait différents moyens de combattre la pollution.

Plus simplement, à l’aide de dessins, de pancartes et de coloriages, les petits ont aussi eu accès aux mêmes informations. Et on peut dire qu’après cela, ils étaient très motivés à l’idée de devenir de vrais guerriers anti-plastique 😉

Mais en parler, c’est bien. Agir, c’est mieux !

Les grades 4, 5 et 6 ont donc ensuite eu l’opportunité de réaliser une collecte de déchets dans le bidonville, encadrés par les équipes de Young Eco Ambassador et de Taramana. Et ils ont été efficaces : près d’une vingtaine de sacs poubelles ont été remplis.

Par la suite, les petits comme les grands ont eu l’occasion de créer un drapeau en forme de poissons, en l’honneur de la Journée Mondiale de la Migration du Poisson. Joli, non ?

 

C’est donc avec beaucoup de joie, de bonne humeur et plein de nouvelles choses dans la tête, que la première journée du Green Day s’est terminée. Un grand merci à notre partenaire pour son implication et ses qualités de transmission.

Le 6 avril, l’équipe de Taramana a pris le relai sur l’organisation de cette deuxième journée, avec pour thème le recyclage et la découverte de nouvelles informations.

Des équipes ont été formées avec un membre du personnel khmer et un bénévole qui ont animé en binôme divers ateliers, c’était l’occasion de proposer un autre mode d’éducation, inclusif et ludique, il y en avait pour tous les goûts.

 

Le premier invitait les enfants à réaliser des bricolages à partir de déchets collectés la veille. Certains ont révélé de réels talents artistiques ! 

Le deuxième atelier consistait à visualiser deux vidéos sur l’utilisation du plastique à usage unique. Par la suite, les enfants ont été amenés à réaliser un mini-jeu sur les alternatives durables qui existent.

Nous avons donc parlé savon solide, sac réutilisable, brosse à dents en bambou et gourde.

Le troisième atelier a lui aussi mis en avant le recyclage. En effet, les élèves ont pu profiter d’une pêche aux canards réalisée à partir de canettes de sodas, d’un jeu de lancer de bouteilles construit à partir de bouteilles en plastique et de carton, ainsi que d’un parcours ludique et drôle sensibilisant  à l’utilisation des poubelles.

Pour finir en beauté, le dernier atelier leur a appris les différents dangers que le plastique peut avoir sur les animaux, terrestres ou marins, et qu’il est important d’y faire attention en réduisant notre consommation de déchets.

À la fin de cette journée, les enfants ont bénéficié d’un Green Kit, composé d’un tote bag créé à partir de tissus recyclés par l’une des couturières du quartier, ainsi que d’un gobelet et d’une paille réutilisables fabriqués en silicone alimentaire.

Nous avons pu offrir ce kit aux élèves grâce à notre second partenaire, Only One Planet, qui nous a accordé une belle réduction.

La première édition du Green Day fut donc une belle réussite, autant pour les enfants que pour l’équipe de Taramana. Élèves, bénévoles, professeurs  et employés ont ainsi pu passer du temps tous ensemble à apprendre, s’amuser et découvrir de nouvelles alternatives pour devenir des citoyens écologiquement responsables. Nous sommes déjà impatients de proposer une seconde édition l’année prochaine !

Le jeu comme source de développement

À Taramana, notre premier objectif est de soutenir les enfants en élargissant leur accès à l’éducation. C’est par le biais de différentes activités, intégrées pas à pas à notre programme pédagogique, que nous tentons de les aider à s’épanouir et évoluer harmonieusement. Du football à la peinture, en passant par la danse ou la musique et les sorties extra-scolaires, les élèves de Taramana peuvent participer à différentes activités.


Pourquoi sont-elles importantes ?

Pratiquer régulièrement des activités améliore considérablement le bien-être physique, social et émotionnel des enfants. En jouant, les enfants apprennent à connaître le monde et à se connaître eux-mêmes. Ils acquièrent également des compétences dont ils ont besoin pour étudier, travailler et entretenir des relations, comme la confiance en soi, la curiosité ou la capacité à faire face à des situations difficiles ou inconnues pour lesquelles ils développeront des capacités d’adaptation.

Des activités physiques régulières sont nécessaires pour les aider à maintenir une bonne santé ainsi qu’une bonne motricité. C’est ainsi qu’ils apprennent à utiliser leur corps et à reconnaître ses capacités et ses limites. Ils sont aussi amenés à découvrir le pouvoir du mental et des émotions sur leurs performances. Les activités les aident à développer leur agilité, leur endurance ainsi que la coordination et l’équilibre.

Le pouvoir de transcendance du sport : soyez le meilleur de vous-même

 

Avec notre partenaire Kampuchea Balopp, les enfants s’entraînent au rugby chaque mardi et jeudi sur un terrain de sport adapté, situé à deux pas du centre.

Grâce à la liberté et à l’espace qu’offre le plein air, nos élèves peuvent améliorer leur santé et leur forme physique par le jeu et les loisirs. Ces entraînements sportifs réguliers sont un bon moyen pour eux de rencontrer d’autres jeunes du quartier et développer des valeurs essentielles à leur épanouissement.

Chaque mercredi , une trentaine de nos bénéficiaires se retrouvent après l’école pour un entraînement de football. Avec un simple petit ballon tressé et quatre tongs faisant office de buts dans la cour de récréation du centre, les jeunes laissent parler leur imagination et leur ​ créativité avec un objectif commun, s’amuser.

 

Quelles valeurs retrouve-t-on dans le sport ?

L’Intégrité , le fair – play, le respect de soi et de l’autre, la solidarité , l’exemplarité , la maîtrise de soi, l’humilité, le dépassement de soi, la fraternité, sont tout autant de valeur s qui enrichissent la pratique et transforment les jeunes . Le sport peut enseigner des valeurs telles que l’équité, l’esprit d’équipe, l’égalité, la discipline, l’inclusion, la persévérance et le respect.

Selon le programme de l’UNESCO, ” le sport a le pouvoir de fournir un cadre universel pour l’apprentissage des valeurs, contribuant ainsi au développement des compétences non techniques nécessaires à une citoyenneté responsable “.

Le sport transmet l’esprit de détermination, l’envie de repousser les limites, d’atteindre un objectif commun, l’envie de s’élever au – dessus de la pauvreté et de l’exclusion. Il aide à surmonter la marginalisation et à tester les limites mêmes de l’endurance personnelle. ” Dans chaque société, le sport est un champ de rêves et une force de changement positif fabuleux – nous devons tout faire pour exploiter ce pouvoir .” (Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO de 2009 à 2017).

 

Le sport, engagement civique et tremplin d’une transformation sociale

En fournissant aux joueurs les compétences et la formation nécessaires pour voir au-delà de leurs conditions de vie quotidienne, le sport devient un vecteur de mobilisation sociale. Les bénéficiaires engagés gagnent en confiance, tissent des liens et construisent une communauté qui fournit un système de soutien longtemps après le coup de sifflet.

La participation au sport peut favoriser la délicate transition entre l’adolescence et l’âge adulte, en facilitant l’inclusion et en promouvant l’engagement civique. La participation des filles aux activités avec les garçons renforce le respect et la tolérance.

La priorité accordée à la participation égale des filles et des garçons est l’un des objectifs de Taramana. En offrant un exutoire physique positif, les joueurs sont libérés des pressions sociales et peuvent s’évader dans un monde nouveau, avec des règles établies, pour poursuivre un objectif commun.

Au travers d’activités artistiques, les enfants participent à leur développement émotionnel et comportemental. Le jeu peut contribuer à réduire le stress et l’anxiété. Il permet également de stimuler la joie et l’estime de soi. Les cours de danse et les ateliers d’initiation à la musique ont notamment cette vocation tout en aidant les enfants à développer leur créativité.

Les enfants sont aussi invités à faire appel à leur imagination, leur agilité et leur concentration, lors d’activités manuelles. Les enfants sont conviés à essayer différentes techniques et savoir-faire adaptés à leur niveau, ce qui tend à renforcer leur confiance en eux et à identifier leurs goûts et leurs envies. Ce sont des compétences utiles pour développer des relations de manière différente avec les autres et se découvrir soi-même dans un espace bienveillant et adapté.

Qu’en pensent les élèves du centre ? 

L’ équipe de bénévoles a posé quelques questions à nos élèves pour mieux comprendre ce qu’ils ressentaient pendant les activités.

Quelle est leur activité préférée à Taramana ?

La plupart d’entre eux mentionnent le football, suivi de près par le cours de Hip Hop. Le rugby est égale ment très populaire parmi les enfants grâce à notre partenaire Kampuchea Balopp qui fait un travail remarquable.

Pourquoi aiment – ils ces activités ?

Ils aiment faire partie d’un groupe, être ensemble avec le même objectif. La plupart d’entre eux nous a parlé de passer du temps avec leurs amis. Les activités sont un moment social important à leurs yeux . Les élèves aiment aussi parler avec notre équipe de volontaires, c’est une opportunité pour eux d’interagir avec des cultures différentes et d’améliorer leurs compétences linguistiques.

Ont – ils des activités en dehors de Taramana ?

Malheureusement, la plupart d’entre eux ne font aucune activité en dehors du centre. C’est pourquoi ils ont l’intention de vraiment continuer à participer à celles proposées par Taramana, même lorsqu’ils n’y seront plus pris en charge (à partir du grade 7) car ils ne peuvent pas faire ça chez eux, comme ils disent.

Sur le ring avec Kan Meng Hong

Taramana boxe Kan Meng Hong

Ce mois-ci, nous avons eu la chance de recevoir la visite de Kan Meng Hong, un ancien élève de Taramana qui est devenu un champion reconnu dans le monde de la boxe. Le 8 janvier dernier, il a remporté ses 2 matchs au Kun Khmer Super Fights II, organisé à Phnom Penh. Rencontre avec Kan Meng Hong et retour sur son parcours :

Kan Meng Hong a grandi à Boeng Salang, avec sa grande sœur et sa grand-mère. Il fréquentait l’école publique par demi-journée et le centre Taramana le reste de son temps. Afin d’aider sa famille, il a très vite arrêté l’école pour travailler dans le bâtiment dès l’âge de 12 ans. La boxe, il est tombé dedans dès son plus jeune âge. Quand on lui demande pourquoi il a commencé ce sport, il l’admet en riant « J’étais un enfant bagarreur avec une énergie débordante, il fallait que je me canalise. A 13 ans, je me bagarrais déjà avec des adolescents plus âgés ! »

La boxe est sa passion, une véritable vocation. A partir de 16 ans, il rejoint un club pour s’entraîner gratuitement pendant son temps libre. Au bout de seulement deux jours, le coach lui a proposé de représenter le club pour un combat. Il devait affronter un adversaire du même âge et du même poids que lui. Kan Meng Hong n’a pas hésité longtemps. Quelques instants sur le ring plus tard, la victoire est tombée. La machine était lancée !

Taramana boxe Kan Meng Hong

Kan Meng Hong a aujourd’hui un joli palmarès accroché à son tableau : sur 80 combats, il n’a perdu que 12 fois. 15 de ses adversaires se sont également défilés, en abandonnant pendant les combats. Cela fait maintenant 3 ans qu’il est inscrit sur la liste des sportifs nationaux.

La boxe impose un cadre et des règles très strictes, il faut savoir faire des sacrifices. Ses entraînements sont encadrés et il doit se soumettre à un régime particulier : bye bye le fast food et les boissons énergisantes. Ken Meng Hong suit un régime hyper protéiné et fait des séances de renforcement musculaire hebdomadaires en salle de musculation. Ce qu’il aime particulièrement dans la boxe c’est se battre contre les autres, repousser ses limites et apprendre sur lui-même. Les valeurs inculquées par ce sport l’ont fait grandir. Le respect, la détermination et l’humilité font maintenant parties intégrantes de son identité.

En termes d’objectifs, Kan Meng Hong vise toujours plus loin. Pour les prochains mois, il aimerait continuer à gagner ses matchs afin d’économiser plus d’argent et continuer d’aider sa famille. A partir de l’année prochaine, il souhaite rejoindre la délégation nationale pour les Jeux d’Asie du Sud-Est, qui se tiendront en 2023 au Cambodge. Il ne nous a rien dit concernant les Jeux Olympiques de Paris en 2024, mais nous espérons sa participation !

Taramana boxe Kan Meng Hong

Aujourd’hui âgé de 19 ans, il a quitté Boeng Salang pour s’installer au plus près de son lieu d’entraînement, à l’Old Stadium de Phnom Penh. Il dispose d’une chambre dans un logement, qu’il partage avec 3 autres colocataires. Sa famille a elle aussi quitté Boeng Salang, pour s’installer dans le même quartier que lui. Ses combats lui permettent de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, de façon confortable. Dès qu’il a un peu de temps libre, il le passe avec sa grand-mère et le reste de ses proches.

Kan Meng Hong fait partie des figures emblématiques de Taramana. Son enfance au centre, il en garde des souvenirs pleins la tête ! Son meilleur souvenir est sans conteste le clip parodique de Gangnam style. 

Il a également beaucoup apprécié toutes les activités proposées et plus particulièrement le football et le rugby. Il a également adoré le hip hop avec sa team, qui lui avait donné l’occasion de faire un spectacle devant Hun Mani, le fils du premier ministre Hun Sen.