Les sorties culturelles, une autre manière d’apprendre

Des sorties ou interventions culturelles, oui mais pourquoi ?

💡  Se développer et enrichir son quotidien

A Taramana, nous avons fait le choix de proposer plusieurs sorties culturelles aux élèves, à la fois variées et enrichissantes, tous les mois. Nous estimons que ces dernières sont essentielles pour les enfants car cela éveille leur esprit et leur curiosité et les motivent à s’intéresser au monde qui les entoure. Pour la plupart, cela n’est pas possible dans leur quotidien, c’est pourquoi Taramana a un rôle essentiel et s’active à toujours leur proposer des sorties variées et adaptées.

A travers une découverte culturelle proposée aux enfants, plusieurs éléments entrent en compte. En effet, cela leur permet d’apprivoiser leurs ressentis et leurs émotions, de développer leur sens de l’observation et de l’écoute grâce à une nouvelle forme d’apprentissage. Ils prennent davantage confiance en eux et se cultivent de manière différente. 

Le quotidien des enfants de Taramana n’étant pas toujours facile, ces sorties leur permettent de s’épanouir et de s’évader. Les activités culturelles que nous proposons avec nos partenaires développent leur sensibilité à la culture. Elles sont l’occasion pour eux de s’intéresser à de nouveaux domaines et de développer un esprit critique. Cela représente avant tout un éveil, suivi d’un moment de partage et de complicité.

Grâce à ces premières expériences, l’enfant développera plus tard ses propres opinions et son propre rapport à l’art et à la culture. Selon le Ministère de la Culture :  “L’éveil artistique et culturel conditionne le développement et le bien-être de l’enfant et, au-delà, celui de chaque personne adulte.”

Mr Both, professeur de khmer à Taramana et récemment responsable des sorties pédagogiques, nous explique sa vision des choses et ce pourquoi il accorde tant d’intérêt aux sorties culturelles : “Les enfants ne connaissent pas bien la culture khmère alors je pense qu’il est important que dès leur plus jeune âge, on leur donne le goût pour s’y intéresser et éveiller leur curiosité.” “Aussi, il me semble important que les enfants de Taramana voient autre chose que le Centre et leur environnement quotidien.” “Pour moi, il y a une grande différence entre ce que les élèves voient et lisent dans les livres ou manuels et la réalité, donc j’ai envie de les emmener découvrir ces lieux culturels.”

Nous avons demandé à Navin, élève en grade 6, pourquoi elle aimait ces sorties culturelles : “C’est important pour apprendre des choses et pour bien connaître la culture khmère. Le lieu où je préfère me rendre est le musée national.”

⚡️A présent, retour sur les sorties du mois de mai⚡️

⛩ Wat is it ? 

Lors d’une sortie organisée fin avril, les élèves du grade 4 et 5, accompagnés de leur professeur, sont allés visiter l’une des plus importantes pagodes de Phnom Penh, « Wat Ounalom », face au fleuve Tonlé Sap. 

Un peu d’histoire…

Cette fondation bouddhiste datant du 15ème siècle est considérée comme le foyer principal du bouddhisme au Cambodge et est également la résidence du dirigeant de l’école de bouddhisme, Maha Nikaya, un des patriarches bouddhistes les plus vénérés du Cambodge. Lors de cette visite à l’atmosphère sereine et spirituelle, les élèves ont découvert les différents temples et les jardins, avec une grande curiosité. Ils ont pu en apprendre davantage sur le bouddhisme, ses philosophies et ses enseignements spirituels. Les élèves ont également eu l’occasion de s’agenouiller devant la statue de Bouddha et de déposer des offrandes. 

A la fin de la visite, ils ont eu la chance de découvrir la bibliothèque du temple, où quelques manuscrits et archives y sont encore présents afin de détailler l’histoire de Bouddha. Ils ont pu s’imprégner des textes écrits en ancien khmer et comprendre l’histoire des moines bouddhistes. Un fort moment culturel pour les élèves de Taramana, qui ne demandent qu’à en apprendre davantage sur l’histoire de leur pays.💡

 

Bon Chroat Preah Nongkoal

Mr Both aime transmettre aux élèves, il aime particulièrement les reconnecter à  leur histoire  et leur culture, c’est pourquoi, il a organisé, la veille du jeudi 18 mai, jour férié au Cambodge, une projection pour expliquer les origines et rituels de cette journée.

Les enfants ont donc pu en apprendre beaucoup sur le Bon Chroat Preah Nongkoal, la cérémonie du Labour royal.

Cette fête, ayant la plupart du temps lieu en mai, se tient pour marquer le début de la saison rizicole, avec des fêtes et des prières dans l’espoir d’une récolte abondante. Lors de la cérémonie, les moines chantants demandent aux esprits de la terre la permission de labourer. Des sillons cérémoniels sont tracés, du riz est répandu et des offrandes sont faites aux divinités. Le roi Norodom Sihamoni, lui-même, s’implique souvent dans certains labours et plantations. C’est ensuite au tour des bœufs royaux, connus en khmer sous le nom d’Usapheak Reach, de faire une prédiction pour la récolte de l’année à venir. Les bœufs reçoivent du riz, des céréales, de l’herbe, de l’eau et du vin. S’ils ont choisi le riz ou les céréales, la récolte se passera bien et du vin, qu’il y aura sécheresse. 

 

Découverte de la soie au Musée National de Phnom Penh

A la fin du mois, les enfants, accompagnés de Mr Both, se sont rendus au musée national de Phnom Penh afin de découvrir l’exposition sur la soie. Explications sur la fabrication et l’histoire de cette matière à la fois précieuse et ancestrale étaient au rendez-vous. Les enfants ont pu apprendre que la soie cambodgienne bénéficie d’une excellente réputation sur les marchés internationaux grâce à sa qualité et sa fabrication manuelle. Le Cambodge est l’un des producteurs les plus réputés au monde.

Ainsi, à Taramana, nous estimons ces sorties culturelles essentielles pour l’éveil des enfants et avons pour ambition de pérenniser les partenariats avec les instituts et centres culturels avec lesquels nous collaborons.

 

 

L’importance donnée à la santé à Taramana

“Le suivi médical de Taramana est essentiel.”

Interview réalisée auprès de Vuthny, médecin interne  et Visal, infirmier à Taramana.

Depuis la création de Taramana en 2005, avant même de démarrer tout programme éducatif, il avait été décidé de mettre l’accent sur l’accès aux soins et à la nutrition; Sous l’impulsion du Dr Jocelyn Dordé, médecin généraliste et Président-Fondateur de l’ONG, un programme de vaccination (tétanos, poliomyélite, ROR, hépatite B) est rapidement mis sur pied ouvert aux enfants et aux familles.

Très vite, les familles reçoivent des sacs de riz tous les mois et les enfants sont bilantés avec visite médicale annuelle, déparasitage intestinal, cures de multivitamines et traitements spécifiques si besoin.. Dans la foulée et dès 2008, une cantine voit le jour offrant un menu équilibré chaque jour à tous les enfants venant étudier dans l’ancien centre Taramana implanté au cœur du bidonville.

 

Afin de diminuer la fréquence des maladies infectieuses touchant les enfants, des cours de sensibilisation sont élaborés et dispensés par l’équipe médicale et les différents infirmiers se succédant au Centre. Tous les mois, les enfants suivent assidûment des sessions leur permettant d’en savoir plus sur l’hygiène corporelle, dentaire, les dangers de l’alcool et du tabac, les drogues, l’intérêt de porter un casque en moto,…Il n’en faut pas plus pour que les gastroentérites aiguës, la gale et les infections cutanées se fassent plus rares avec comme particularité qu’une fois rentré à la maison, ce sont les enfants qui « sensibilisent » leurs parents et aînés. Aussi, les enfants gravitant au Centre reçoivent des cures de multivitamines tous les 2 mois ainsi qu’un comprimé de déparasitage tous les 4 mois. Résultat : des enfants qui grandissent, prennent du poids et ont de meilleurs résultats scolaires à n’en pas douter.

 

Interview à suivre de Vuthny, médecin au Centre Taramana et Visal, infirmier afin qu’ils nous livrent leurs impressions et en quoi la santé est si importante à Taramana

1- Pouvez-vous vous présenter – nous expliquer vos parcours ?

Visal : “Bonjour, je m’appelle Visal, j’ai 34 ans et je travaille à Taramana depuis environ 8 ans. Après avoir fini mes études d’infirmier à l’Université Internationale de Phnom Penh, j’ai travaillé dans des hôpitaux et cliniques et après je suis arrivé à Taramana. Lorsque je ne travaille pas ici, je suis également chanteur !”

Vuthny : “Je m’appelle Vuthny, j’ai 26 ans et je suis un élève de Taramana depuis que j’ai 12 ans. Après 6 ans d’études de médecine, je commence ma 1ère année de spécialité en pédiatrie. En plus de mes études, j’ai donné des cours de français à Phnom Penh à des Cambodgiens et des cours supplémentaires de mathématiques et khmer aux élèves de l’ONG Enfants d’Asie. En parallèle de Taramana, je suis actuellement interne à l’hôpital Kantha Bopha, depuis 3 mois, pendant encore 2 mois.”

 

2- Pouvez-vous nous expliquer vos principales missions à l’infirmerie de Taramana ?

Visal : “Je prends soin des enfants et de leurs familles et j’apporte parfois mon aide pour des activités extérieures.

Je commande la nourriture pour la cantine et j’effectue les premiers soins. Si les enfants ont des problèmes médicaux ou s’ils ont besoin de parler, ils viennent me voir.”

Vuthny : “Je suis là quand les enfants de Taramana ont besoin et j’essaie de les sensibiliser à différentes thématiques de santé, notamment l’hygiène, pour leur éviter d’avoir des maladies dans la vie quotidienne. 

Ça me fait vraiment plaisir de venir à Taramana car je suis un ancien élève du centre et je lui dois beaucoup.”

3- Pour vous, en quoi le suivi médical des élèves de Taramana est-il important ?

Visal : “Le suivi médical de Taramana est essentiel car, pour la plupart, les familles des enfants n’ont pas assez de temps ni d’argent pour aller à l’hôpital.”

Vuthny : “la santé est importante car cela permet aux enfants de bien étudier, d’apprendre plus facilement : la santé physique influe sur leurs capacités mentales : s’ils sont malades, ils ne pourront pas aller à l’école.

J’apporte mon aide aux familles qui n’ont pas le temps de s’occuper de leurs enfants au niveau médical.”

 

4- Qu’y-a-t-il de prévu comme sensibilisation pour le mois de mai, ou dans les prochains mois ? Par exemple, sensibilisation aux dangers de la drogue, du tabac etc…

Visal : “Étant donné qu’en ce moment débute la saison des pluies, je vais mettre en place une présentation sur les dangers de la dengue et des moustiques, par qui la dengue est transmise. Lors des années précédentes, je leur ai fait part de plusieurs sensibilisations : dangers du tabac, des jeux vidéos, importance de l’hygiène en général, ou encore prévention autour des morsures d’animaux, autrement dit de la rage.”

Vuthny : “Comme Visal l’a précisé, étant donné que la saison des pluies arrive plus tôt que prévu cette année, nous allons mettre en place une présentation sur la dengue et ses dangers. L’objectif est de sensibiliser les enfants en leur expliquant quels sont les moyens préventifs à mettre en place afin d’éviter de se faire piquer, tels que mettre des vêtements longs le soir, ou encore ne pas rester dans un endroit sombre et humide, où stagnent les moustiques.

J’aimerais également mettre en place une présentation afin de les sensibiliser sur l’importance de la sécurité extérieure, en insistant sur le fait de porter un casque ou faire attention en traversant, par exemple.”

 

6- Quelle est votre vision de la santé au Cambodge, en règle générale ?

Visal : “La santé en général au Cambodge n’est ni bonne, ni mauvaise, mais malheureusement, elle n’est pas la même pour tout le monde car l’accès y est compliqué. 

Par exemple, ici à Boeng Salang, les familles préfèrent avoir de quoi manger, plutôt qu’une bonne santé. 70%  des enfants se brossent les dents. Heureusement, la plupart des sensibilisations que nous effectuons au Centre sont efficaces. En l’occurrence, celle sur le brossage des dents l’a été : avant les enfants ne se lavaient pas les dents, maintenant ils ont pris le réflexe de le faire, grâce au déjeuner à la cantine où ils doivent forcément passer par l’étape brossage de dents.

L’avantage à Taramana est le suivi médical que nous apportons, même pour les anciens élèves ; tous les anciens de Taramana peuvent venir, y compris leurs familles. Mon souhait pour l’avenir est que les Cambodgiens aient tous une bonne santé.”

Vuthny : “Selon moi, le système de santé cambodgien reste limité étant donné que nous sommes dans un pays en voie de développement. En effet, beaucoup de personnes pauvres n’ont pas assez de moyens pour pouvoir bénéficier de soins médicaux facilement. Elles se retrouvent donc sans pouvoir être soignées et donc sont vite malades. Certaines inégalités persistent, par exemple les fonctionnaires peuvent avoir accès aux soins gratuitement. En revanche, je trouve que le Cambodge permet une bonne qualité de soins à l’hôpital. Mon souhait serait que tout le monde ait accès aux soins gratuitement, comme à l’hôpital.“

7- En quoi les ONGs ont un rôle important au niveau de la santé ?

Visal : “Les ONGs sont essentielles au niveau de l’accès à la santé pour plusieurs points: 

  • Accès gratuit à la santé
  • Bonne qualité des services et de la médecine

En revanche, je pense qu’il devrait y avoir plus de personnel médical dans les ONG, pour apporter de l’aide aux familles dans le besoin.”

Vuthny :  “Taramana permet aux enfants et aux familles de prendre conscience de l’importance de la santé, à travers différentes actions tels que :

  • le suivi vaccinal ; j’ai été vacciné contre l’hépathite B, sans Taramana cela n’aurait pas été possible
  • L’hygiène dentaire :  les enfants ont pris de bons réflexes quotidiens
  • L’apport  des connaissances en matière de santé

Si les enfants sont au courant des dangers, ils peuvent limiter leur taux d’hospitalisation et de maladie. Grâce à Taramana, les enfants ont accès à l’éducation, ce qui leur permet d’avoir accès à un bon métier. C’est notamment mon cas ; grâce à Taramana, je vais pouvoir devenir médecin.”

8- Quels sont, selon vous, les points positifs et négatifs des ONGs, au niveau médical ?

Visal : Le point positif est le fait que nous aidons les gens. Le point négatif est qu’il n’y a pas beaucoup de moyens.”

Vuthny : “Tout d’abord, pour moi, il y a davantage de points positifs que négatifs :

  • l’ONG peut soulager les hôpitaux 
  • Elle aide les enfants et leurs familles
  • Elle permet aux enfants de s’évader et d’être occupés
  • Elle permet d’avoir accès à des soins médicaux gratuitement
  • D’avoir accès à un repas équilibré avec des légumes
  • De bénéficier d’une procédure vaccinale

Le point négatif principal est le manque de moyens et de personnel. A Taramana, par exemple, il faudrait que quelqu’un soit présent le matin.”

9- Quelles seraient pour vous les 3 qualités pour travailler dans une ONG au niveau médical ?

Visal :

  • “L’honnêteté
  • Être investi(e) dans son travail
  • La capacité d’adaptation étant donné que c’est un environnement particulier, cela n’a rien à voir avec une entreprise ou clinique, dite “normale”

 Vuthny :

  • “Être humain
  • Sociable
  • Patient”

10- Selon vous, qu’est-ce que l’on pourrait changer dans le système de santé du Cambodge ?

Visal :

  • “Rendre + accessible la santé en mettant en place + de médicaments gratuits
  • Créer + d’hôpitaux et de personnel
  • Sensibiliser davantage les enfants à l’importance de l’hygiène etc…”

Vuthny :

  • “Avoir accès à l’hôpital gratuitement
  • Avoir + de personnel médical
  • Sensibiliser davantage les Cambodgiens aux différents dangers, car cela leur permettrait de réduire les soins, etc”   

 

Orkun chraen Vuthny et Visal✨

Le Green Day, un projet pour sensibiliser les enfants à la protection de l’environnement

 

Ce 5 et 6 avril derniers, Taramana a ouvert ses portes à un événement un peu spécial nommé Green Day !

Lancé en 2020 par Elise Mousset et quelques autres bénévoles de l’époque, le projet Green Day avait dû être suspendu en raison de la pandémie et des restrictions engendrées.

Mais l’idée de ce projet n’a jamais cessé de planer au-dessus du centre et sa reprise est devenue rapidement une évidence pour Sarah Elnikoff, nouvelle bénévole à Taramana dès l’amélioration de la conjoncture.

Mais le Green Day, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit de deux journées où les cours sont remplacés par des sessions de sensibilisation à l’environnement, afin d’inviter les enfants à être de vrais acteurs dans la réduction du réchauffement climatique. Au programme : Jeux, découvertes, rencontres et un super cadeau à la fin de la journée.

Le 5 avril, Taramana a eu la chance d’accueillir son partenaire Young Eco Ambassador, dont l’équipe dynamique était déjà venue au centre en 2020. Ainsi, huit membres de leur ONG ont pu accompagner les élèves dans divers ateliers. Après une brève présentation, les enfants ont été divisés en deux groupes : les grands d’un côté et les petits de l’autre.

Dans un premier temps, les plus âgés ont pu profiter d’un diaporama explicatif sur les dommages causés par le plastique sur l’environnement. Grâce à des vidéos, ils ont pu également comprendre que les poissons du Mékong étaient en danger et qu’il existait différents moyens de combattre la pollution.

Plus simplement, à l’aide de dessins, de pancartes et de coloriages, les petits ont aussi eu accès aux mêmes informations. Et on peut dire qu’après cela, ils étaient très motivés à l’idée de devenir de vrais guerriers anti-plastique 😉

Mais en parler, c’est bien. Agir, c’est mieux !

Les grades 4, 5 et 6 ont donc ensuite eu l’opportunité de réaliser une collecte de déchets dans le bidonville, encadrés par les équipes de Young Eco Ambassador et de Taramana. Et ils ont été efficaces : près d’une vingtaine de sacs poubelles ont été remplis.

Par la suite, les petits comme les grands ont eu l’occasion de créer un drapeau en forme de poissons, en l’honneur de la Journée Mondiale de la Migration du Poisson. Joli, non ?

 

C’est donc avec beaucoup de joie, de bonne humeur et plein de nouvelles choses dans la tête, que la première journée du Green Day s’est terminée. Un grand merci à notre partenaire pour son implication et ses qualités de transmission.

Le 6 avril, l’équipe de Taramana a pris le relai sur l’organisation de cette deuxième journée, avec pour thème le recyclage et la découverte de nouvelles informations.

Des équipes ont été formées avec un membre du personnel khmer et un bénévole qui ont animé en binôme divers ateliers, c’était l’occasion de proposer un autre mode d’éducation, inclusif et ludique, il y en avait pour tous les goûts.

 

Le premier invitait les enfants à réaliser des bricolages à partir de déchets collectés la veille. Certains ont révélé de réels talents artistiques ! 

Le deuxième atelier consistait à visualiser deux vidéos sur l’utilisation du plastique à usage unique. Par la suite, les enfants ont été amenés à réaliser un mini-jeu sur les alternatives durables qui existent.

Nous avons donc parlé savon solide, sac réutilisable, brosse à dents en bambou et gourde.

Le troisième atelier a lui aussi mis en avant le recyclage. En effet, les élèves ont pu profiter d’une pêche aux canards réalisée à partir de canettes de sodas, d’un jeu de lancer de bouteilles construit à partir de bouteilles en plastique et de carton, ainsi que d’un parcours ludique et drôle sensibilisant  à l’utilisation des poubelles.

Pour finir en beauté, le dernier atelier leur a appris les différents dangers que le plastique peut avoir sur les animaux, terrestres ou marins, et qu’il est important d’y faire attention en réduisant notre consommation de déchets.

À la fin de cette journée, les enfants ont bénéficié d’un Green Kit, composé d’un tote bag créé à partir de tissus recyclés par l’une des couturières du quartier, ainsi que d’un gobelet et d’une paille réutilisables fabriqués en silicone alimentaire.

Nous avons pu offrir ce kit aux élèves grâce à notre second partenaire, Only One Planet, qui nous a accordé une belle réduction.

La première édition du Green Day fut donc une belle réussite, autant pour les enfants que pour l’équipe de Taramana. Élèves, bénévoles, professeurs  et employés ont ainsi pu passer du temps tous ensemble à apprendre, s’amuser et découvrir de nouvelles alternatives pour devenir des citoyens écologiquement responsables. Nous sommes déjà impatients de proposer une seconde édition l’année prochaine !

Le jeu comme source de développement

À Taramana, notre premier objectif est de soutenir les enfants en élargissant leur accès à l’éducation. C’est par le biais de différentes activités, intégrées pas à pas à notre programme pédagogique, que nous tentons de les aider à s’épanouir et évoluer harmonieusement. Du football à la peinture, en passant par la danse ou la musique et les sorties extra-scolaires, les élèves de Taramana peuvent participer à différentes activités.


Pourquoi sont-elles importantes ?

Pratiquer régulièrement des activités améliore considérablement le bien-être physique, social et émotionnel des enfants. En jouant, les enfants apprennent à connaître le monde et à se connaître eux-mêmes. Ils acquièrent également des compétences dont ils ont besoin pour étudier, travailler et entretenir des relations, comme la confiance en soi, la curiosité ou la capacité à faire face à des situations difficiles ou inconnues pour lesquelles ils développeront des capacités d’adaptation.

Des activités physiques régulières sont nécessaires pour les aider à maintenir une bonne santé ainsi qu’une bonne motricité. C’est ainsi qu’ils apprennent à utiliser leur corps et à reconnaître ses capacités et ses limites. Ils sont aussi amenés à découvrir le pouvoir du mental et des émotions sur leurs performances. Les activités les aident à développer leur agilité, leur endurance ainsi que la coordination et l’équilibre.

Le pouvoir de transcendance du sport : soyez le meilleur de vous-même

 

Avec notre partenaire Kampuchea Balopp, les enfants s’entraînent au rugby chaque mardi et jeudi sur un terrain de sport adapté, situé à deux pas du centre.

Grâce à la liberté et à l’espace qu’offre le plein air, nos élèves peuvent améliorer leur santé et leur forme physique par le jeu et les loisirs. Ces entraînements sportifs réguliers sont un bon moyen pour eux de rencontrer d’autres jeunes du quartier et développer des valeurs essentielles à leur épanouissement.

Chaque mercredi , une trentaine de nos bénéficiaires se retrouvent après l’école pour un entraînement de football. Avec un simple petit ballon tressé et quatre tongs faisant office de buts dans la cour de récréation du centre, les jeunes laissent parler leur imagination et leur ​ créativité avec un objectif commun, s’amuser.

 

Quelles valeurs retrouve-t-on dans le sport ?

L’Intégrité , le fair – play, le respect de soi et de l’autre, la solidarité , l’exemplarité , la maîtrise de soi, l’humilité, le dépassement de soi, la fraternité, sont tout autant de valeur s qui enrichissent la pratique et transforment les jeunes . Le sport peut enseigner des valeurs telles que l’équité, l’esprit d’équipe, l’égalité, la discipline, l’inclusion, la persévérance et le respect.

Selon le programme de l’UNESCO,  » le sport a le pouvoir de fournir un cadre universel pour l’apprentissage des valeurs, contribuant ainsi au développement des compétences non techniques nécessaires à une citoyenneté responsable « .

Le sport transmet l’esprit de détermination, l’envie de repousser les limites, d’atteindre un objectif commun, l’envie de s’élever au – dessus de la pauvreté et de l’exclusion. Il aide à surmonter la marginalisation et à tester les limites mêmes de l’endurance personnelle.  » Dans chaque société, le sport est un champ de rêves et une force de changement positif fabuleux – nous devons tout faire pour exploiter ce pouvoir . » (Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO de 2009 à 2017).

 

Le sport, engagement civique et tremplin d’une transformation sociale

En fournissant aux joueurs les compétences et la formation nécessaires pour voir au-delà de leurs conditions de vie quotidienne, le sport devient un vecteur de mobilisation sociale. Les bénéficiaires engagés gagnent en confiance, tissent des liens et construisent une communauté qui fournit un système de soutien longtemps après le coup de sifflet.

La participation au sport peut favoriser la délicate transition entre l’adolescence et l’âge adulte, en facilitant l’inclusion et en promouvant l’engagement civique. La participation des filles aux activités avec les garçons renforce le respect et la tolérance.

La priorité accordée à la participation égale des filles et des garçons est l’un des objectifs de Taramana. En offrant un exutoire physique positif, les joueurs sont libérés des pressions sociales et peuvent s’évader dans un monde nouveau, avec des règles établies, pour poursuivre un objectif commun.

Au travers d’activités artistiques, les enfants participent à leur développement émotionnel et comportemental. Le jeu peut contribuer à réduire le stress et l’anxiété. Il permet également de stimuler la joie et l’estime de soi. Les cours de danse et les ateliers d’initiation à la musique ont notamment cette vocation tout en aidant les enfants à développer leur créativité.

Les enfants sont aussi invités à faire appel à leur imagination, leur agilité et leur concentration, lors d’activités manuelles. Les enfants sont conviés à essayer différentes techniques et savoir-faire adaptés à leur niveau, ce qui tend à renforcer leur confiance en eux et à identifier leurs goûts et leurs envies. Ce sont des compétences utiles pour développer des relations de manière différente avec les autres et se découvrir soi-même dans un espace bienveillant et adapté.

Qu’en pensent les élèves du centre ? 

L’ équipe de bénévoles a posé quelques questions à nos élèves pour mieux comprendre ce qu’ils ressentaient pendant les activités.

Quelle est leur activité préférée à Taramana ?

La plupart d’entre eux mentionnent le football, suivi de près par le cours de Hip Hop. Le rugby est égale ment très populaire parmi les enfants grâce à notre partenaire Kampuchea Balopp qui fait un travail remarquable.

Pourquoi aiment – ils ces activités ?

Ils aiment faire partie d’un groupe, être ensemble avec le même objectif. La plupart d’entre eux nous a parlé de passer du temps avec leurs amis. Les activités sont un moment social important à leurs yeux . Les élèves aiment aussi parler avec notre équipe de volontaires, c’est une opportunité pour eux d’interagir avec des cultures différentes et d’améliorer leurs compétences linguistiques.

Ont – ils des activités en dehors de Taramana ?

Malheureusement, la plupart d’entre eux ne font aucune activité en dehors du centre. C’est pourquoi ils ont l’intention de vraiment continuer à participer à celles proposées par Taramana, même lorsqu’ils n’y seront plus pris en charge (à partir du grade 7) car ils ne peuvent pas faire ça chez eux, comme ils disent.

Sur le ring avec Kan Meng Hong

Taramana boxe Kan Meng Hong

Ce mois-ci, nous avons eu la chance de recevoir la visite de Kan Meng Hong, un ancien élève de Taramana qui est devenu un champion reconnu dans le monde de la boxe. Le 8 janvier dernier, il a remporté ses 2 matchs au Kun Khmer Super Fights II, organisé à Phnom Penh. Rencontre avec Kan Meng Hong et retour sur son parcours :

Kan Meng Hong a grandi à Boeng Salang, avec sa grande sœur et sa grand-mère. Il fréquentait l’école publique par demi-journée et le centre Taramana le reste de son temps. Afin d’aider sa famille, il a très vite arrêté l’école pour travailler dans le bâtiment dès l’âge de 12 ans. La boxe, il est tombé dedans dès son plus jeune âge. Quand on lui demande pourquoi il a commencé ce sport, il l’admet en riant « J’étais un enfant bagarreur avec une énergie débordante, il fallait que je me canalise. A 13 ans, je me bagarrais déjà avec des adolescents plus âgés ! »

La boxe est sa passion, une véritable vocation. A partir de 16 ans, il rejoint un club pour s’entraîner gratuitement pendant son temps libre. Au bout de seulement deux jours, le coach lui a proposé de représenter le club pour un combat. Il devait affronter un adversaire du même âge et du même poids que lui. Kan Meng Hong n’a pas hésité longtemps. Quelques instants sur le ring plus tard, la victoire est tombée. La machine était lancée !

Taramana boxe Kan Meng Hong

Kan Meng Hong a aujourd’hui un joli palmarès accroché à son tableau : sur 80 combats, il n’a perdu que 12 fois. 15 de ses adversaires se sont également défilés, en abandonnant pendant les combats. Cela fait maintenant 3 ans qu’il est inscrit sur la liste des sportifs nationaux.

La boxe impose un cadre et des règles très strictes, il faut savoir faire des sacrifices. Ses entraînements sont encadrés et il doit se soumettre à un régime particulier : bye bye le fast food et les boissons énergisantes. Ken Meng Hong suit un régime hyper protéiné et fait des séances de renforcement musculaire hebdomadaires en salle de musculation. Ce qu’il aime particulièrement dans la boxe c’est se battre contre les autres, repousser ses limites et apprendre sur lui-même. Les valeurs inculquées par ce sport l’ont fait grandir. Le respect, la détermination et l’humilité font maintenant parties intégrantes de son identité.

En termes d’objectifs, Kan Meng Hong vise toujours plus loin. Pour les prochains mois, il aimerait continuer à gagner ses matchs afin d’économiser plus d’argent et continuer d’aider sa famille. A partir de l’année prochaine, il souhaite rejoindre la délégation nationale pour les Jeux d’Asie du Sud-Est, qui se tiendront en 2023 au Cambodge. Il ne nous a rien dit concernant les Jeux Olympiques de Paris en 2024, mais nous espérons sa participation !

Taramana boxe Kan Meng Hong

Aujourd’hui âgé de 19 ans, il a quitté Boeng Salang pour s’installer au plus près de son lieu d’entraînement, à l’Old Stadium de Phnom Penh. Il dispose d’une chambre dans un logement, qu’il partage avec 3 autres colocataires. Sa famille a elle aussi quitté Boeng Salang, pour s’installer dans le même quartier que lui. Ses combats lui permettent de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, de façon confortable. Dès qu’il a un peu de temps libre, il le passe avec sa grand-mère et le reste de ses proches.

Kan Meng Hong fait partie des figures emblématiques de Taramana. Son enfance au centre, il en garde des souvenirs pleins la tête ! Son meilleur souvenir est sans conteste le clip parodique de Gangnam style. 

Il a également beaucoup apprécié toutes les activités proposées et plus particulièrement le football et le rugby. Il a également adoré le hip hop avec sa team, qui lui avait donné l’occasion de faire un spectacle devant Hun Mani, le fils du premier ministre Hun Sen. 

Les coulisses du nouveau clip parodique des Petits Chenapans

Nous y voilà ! L’attente était devenue trop longue. Après plus de deux mois de tournage, des centaines de prises, peu de moyens et plusieurs dizaines d’heures de montage plus tard, la troupe des Petits Chenapans a officiellement fait son retour avec la sortie de leur clip aussi burlesque que solidaire.

Sur une reprise d’une chanson d’Annie Cordy, « La bonne du curé », rebaptisée « À deux doigts de craquer », nos onze artistes évoquent avec humour et sincérité le mal être et la détresse des étudiants français, victimes collatérales de la pandémie de Covid-19. L’isolement, la solitude, les difficultés psychologiques et financières… tous les sujets en lien avec la situation estudiantine y sont abordés de façon décalée.

« À travers cette vidéo, nous avons voulu adresser un clin d’œil aux étudiants en France qui souffrent, leur redonner le sourire le temps d’une vidéo », décrit Jocelyn Dordé, le fondateur à la fois de Taramana et de la troupe des Petits Chenapans. Et les sourires sont aussi apparus sur le visage des comédiens : tous ont unanimement « adoré » participer à ce projet !

Empathie en veux-tu en voilà

La solidarité n’a pas de frontière, même avec les 10 000 kilomètres de distance qui séparent la France du Cambodge. Au contraire. Cette vidéo a permis aux acteurs de prendre conscience du sort des étudiants hexagonaux et ainsi d’atténuer les différences. « Participer à cette vidéo m’a permis de beaucoup mieux comprendre la vie des étudiants français pendant le Covid. C’est plus dur qu’au Cambodge car ici on peut toujours sortir, voir nos amis et travailler en groupe », raconte Vuthny dans un français parfait.

Comme en France, des mesures strictes ont été prises par les autorités cambodgiennes afin de limiter la propagation du virus impactant la vie des khmers. Une ressemblante situation qui « montre que nous sommes tous touchés par la pandémie de Covid-19, enchaîne Sereykanha. Avant le début du tournage, j’ai appris que les étudiants français faisaient face à de nombreux problèmes… mais ce n’est pas seulement les Français qui sont impactés mais tous les étudiants du monde entier. »

Francophonie

Leur vidéo devait à l’origine être présentée lors de la Journée internationale pour la francophonie à l’Institut français de Phnom Penh. Valentine Gigaudaut, attachée de coopération pour la francophonie auprès de l’ambassade (voir son interview dans notre newsletter d’avril), connaissait déjà la troupe de théâtre des Petits Chenapans et leur a proposé de diffuser une vidéo à la fin de la dictée annuelle.

Un concours de circonstances donc, puisqu’au même moment l’idée d’un clip parodique sur le thème du Covid arrivait sur la table, après que le fondateur de Taramana ait réinventé les paroles d’une chanson d’Annie Cordy. « Je voulais lui rendre hommage », se remémore-t-il. C’est alors que l’aventure débute ; Action !

Du plaisir sans trucage

L’équipe de tournage s’est ensuite activée autour du fondateur des Petits Chenapans : Laurène Belcour, Camille Jallet et Laurie Andriamanarivo comme assistantes de réalisation pour les décors, les costumes et la chorégraphie, Benoît Saunier à l’interprétation, Eng Sovan Daro et Doeu Visal derrière les caméras et Camille Jallet avec une seconde casquette de monteuse vidéo.

Pas encore de statuette ni d’Oscar pour nos acteurs vedettes, mais un grand merci à : Din Vuthny, Chao Monyroth, Chhum Vathana, Din Chandina, Din Simanith, Kan Meng Hong, Pich Sambath Seyha, Seang Pich Maniline, Tola Sophavin, Vin Kimlang et Vuthy Sereykanha.

Malheureusement, le virus aura encore fait des siennes. La journée et la projection ont dû être annulées. Une déception pour les artistes mais qu’importe, les souvenirs du tournage resteront gravés. La vidéo du making of vous prouvera que sur le plateau du tournage, installé au centre Taramana Magdalena, la bonne humeur et les rires n’étaient pas des effets spéciaux.

Pour + d’images du tournage, accédez à notre album photo ICI.

Covid-19 : Le Cambodge submergé, Taramana impacté

La situation sanitaire se dégrade fortement au Cambodge. Et ce, depuis la découverte le 20 février dernier d’un cluster au cœur même de la capitale Phnom Penh : le nombre de cas positifs à la Covid-19 augmente quotidiennement, l’ensemble du territoire est désormais touché par cette nouvelle vague et les autorités décrivent la situation comme « la plus grande transmission communautaire depuis le début de la pandémie ».

Un contexte tendu confirmé par les statistiques : depuis l’apparition du nouveau foyer, en moins d’un mois à peine, le nombre total de cas positifs a presque triplé, passant de 516 à 1 430 cas. Pour ne rien arranger, le tout premier décès lié à la Covid-19 au Cambodge a été déclaré le 11 mars.

Total des cas positifs à la Covid-19 au Cambodge entre le 15 février 2020 et le 8 mars 2021. Source : Johns Hopkins University.

Pour Visal DOEU, infirmier réquisitionné par le ministère de la Santé pour lutter en première ligne contre la Covid et membre de l’équipe de Taramana, le phénomène de transmission communautaire est « le pire scénario qui aurait pu arriver ». « Je suis inquiet pour ma famille et ma santé, poursuit-il, parce que les cas augmentent tous les jours, la population commence à se lasser, à faire moins attention et à ne plus avoir peur du virus. »

Urgence et précautions

Quant aux autorités du pays, elles ne se relâchent pas. Au contraire. Dès la découverte du cluster du 20 février, les mesures de restriction ont été durcies. La fermeture des écoles et des universités dans les provinces de Phnom Penh, Kandal et Sihanoukville, des salles de cinéma et de sports, des théâtres et musées à Phnom Penh et dans la province de Kandal ont été annoncées. Un système de QR code a également été mis en place dans les établissements recevant du public.

Et ça ne s’arrange pas. Dans un message audio “spécial” diffusé dans “l’urgence” le lundi 8 mars, le Premier ministre, Hun Sen, a annoncé l’interdiction de tous les rassemblements y compris dans les entreprises. Le télétravail était désormais la norme pour une période minimale de sept jours. « La situation actuelle requiert encore plus de vigilance qu’auparavant et ce qui n’est pas nécessaire doit être suspendu et repoussé. C’est une situation urgente et des précautions doivent être prises pour stopper la propagation du virus », assure le chef du gouvernement cambodgien. Le port du masque est également devenu obligatoire depuis le 12 mars sous peine d’amende, alors qu’il était jusque-là seulement recommandé.

Taramana au ralenti

Cette reprise de l’épidémie a même atteint le bidonville de Boeng Salang, là où Taramana intervient auprès des familles défavorisées, où une femme a été déclarée positive. Une situation qui affecte évidemment l’organisation de Taramana. Le Centre Taramana Magdalena n’accueille plus aucun groupe d’enfants, les activités extrascolaires comme le rugby et la danse ont été suspendues et les membres du staff sont principalement en télétravail.

Taramana ralentit mais, heureusement, ses activités de solidarité ne rompent pas. Les distributions de riz continuent et sont même les rares moments où les enfants sont autorisés à venir au Centre. Une distribution d’une boîte de 50 masques et d’un litre de gel hydroalcoolique à chaque famille suivie par Taramana a également eu lieu ce mois-ci. Côté santé, l’association fournit toujours régulièrement les médicaments aux habitants souffrant de maladies chroniques. De plus, le Dr Jocelyn Dordé, président de Taramana, Visal, notre infirmier, ainsi que Dararith, notre assistant social, restent à la disposition des familles en cas d’urgence ou de demande particulière.

Seule bonne nouvelle, environ 300 000 doses de vaccin sont arrivées au Cambodge début mars et les vaccinations ont débuté. Les professionnels de santé sont les premiers bénéficiaires. Pourvu que la situation s’améliore dans les semaines et mois à venir !

L’état civil au Cambodge, un concept encore mal compris

Un état civil, une date de naissance connue, un nom bien écrit, tout cela nous semble être des droits simples et faciles d’accès. Pour autant, au Cambodge, il est aujourd’hui encore courant qu’un enfant n’ait qu’une idée approximative de son âge et donc aucune connaissance de sa date d’anniversaire.

Les “fantômes” de la société

L’enregistrement des naissances au Cambodge a progressé ces dernières années, en passant de 62% des enfants de moins de 5 ans non enregistrés en 2010 à 25% en 2017. Cependant, aujourd’hui, cela représente toujours 1,6 million d’enfants sans identité officielle. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène : une date d’anniversaire choisie par les parents au moment de faire les papiers ou encore une mauvaise retranscription des informations ou encore la traduction irrégulière en lettre latine des prénoms par les différentes administrations.

Ainsi, un enfant enregistré peut ne pas connaître sa vraie date de naissance, son prénom n’est pas forcément le même sur tous ses papiers d’identité et d’autres petites erreurs qui posent problème à une plus grande échelle.

Le plus gros problème reste la déclaration de naissance car les enfants non déclarés se retrouvent privés d’identité administrative, faisant d’eux de véritables « fantômes » dans la société. Cela peut entraîner un futur fragile pour l’enfant qui, sans identité, ne peut poursuivre ses études, mener une carrière professionnelle, voter, voyager ou encore se marier. L’absence d’existence officielle ouvre aussi la porte au trafic d’êtres humains, à la prostitution, aux mariages précoces ou au travail forcé.
Les raisons qui poussent les familles à ne pas déclarer la naissance d’un enfant sont nombreuses, allant de la simple nonchalance à la difficulté de se rendre dans les services dédiés. C’est souvent un trajet que peu de parents sont prêts à effectuer pour une démarche dont ils ne saisissent pas toujours la portée. Pourtant, l’extrait d’acte de naissance, une fois présenté au commissariat le plus proche, permettra d’obtenir une carte d’identité et, surtout, d’être enfin reconnu comme citoyen à part entière.

Quelles solutions ?

À Taramana, nous luttons pour le droit à l’identité des enfants, en s’assurant que chaque enfant soit bien enregistré. S’il ne l’est pas, nous aidons la famille à obtenir le certificat, en participant soit aux frais de logistique, soit aux frais de délivrance du certificat. Aujourd’hui, il y a moins de dix enfants inscrits à Taramana qui n’ont pas encore fourni leur certificat pour la rentrée, et seulement un qui n’en a pas du tout : le petit Visal, 12 ans après sa naissance, n’a toujours pas de certificat, conséquence, il n’a pas pu participer à la rentrée des écoles publiques en janvier 2021. Né en province, cela coûterait trop cher à la famille pour le faire à distance. Un aller-retour leur reviendrait peut être moins cher mais le coût reste trop élevé, et avec un petit frère de 1 an et demi, un père qui travaille, la mère ne peut pas se permettre un trajet en province.

Afin de s’assurer que les enfants comprennent bien l’importance du certificat de naissance, des cours d’éducation morale et civique sont donnés à Taramana. Parallèlement, nous communiquons avec les familles pour leur faire comprendre l’importance de ces démarches.

À l’échelle mondiale, environ 166 millions d’enfants de moins de 5 ans (soit un sur quatre) n’ont jamais été enregistrés à la naissance. L’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne concentrent 87 % des enfants de moins de 5 ans non enregistrés.
Pour répondre à cette problématique, le gouvernement cambodgien a mis en place de nouvelles règles, comme la gratuité de la démarche dans les 30 jours suivant la naissance. Avec l’aide de l’UNICEF ou d’autres ONG, de nombreuses démarches sont effectuées chaque année pour pallier le manque de déclaration et modifier le système pour un futur où tout enfant sera enregistré. Parmi ces solutions, il y a par exemple la création d’une plateforme regroupant tous les documents officiels afin de faciliter le travail des mairies, ou encore l’organisation de « semaines d’enregistrement » dans des villages reculés, où des officiels viennent enregistrer, avec l’aide d’ONG, les habitants non déclarés.

La crise du Covid a ralenti les démarches et les rapports de recherche, mais la stratégie d’identification de la population mise en place par le gouvernement en 2016 est toujours en progrès. L’objectif à long terme pour le Cambodge est d’obtenir une identité pour tout le monde d’ici 2026.

Rapport : impact de la Covid-19 sur les familles suivies par Taramana

RAPPORT COVID-19 : Évaluation de la situation socio-économique des familles accompagnées par Taramana

Taramana assure un soutien social aux enfants et à leurs familles grâce à un suivi individualisé, qui permet à nos équipes d’identifier les besoins spécifiques de chaque famille et d’y apporter une réponse adaptée.

En 2020, Taramana a procédé à une évaluation des impacts de la Covid-19 sur la situation socio-économique des familles bénéficiaires habituelles. Sur le terrain, le travailleur social, M. Dararith Eng, a mené tous les entretiens et administré le questionnaire aux familles avec l’aide de deux bénévoles et une volontaire française, à savoir M. Sammy Kouhli, Mme Cécile Roubeix et Mme Laurie Andriamanarivo.

Le projet comporte deux volets : le premier volet vise à comprendre le contexte socio-économique et les nouveaux besoins des familles qui sont apparues lors de la pandémie de Covid-19. Le second volet vise à apporter une aide supplémentaire adaptée à ces familles, afin de favoriser leur résilience économique et sociale à moyen terme.

Résumé du rapport

  • L’épidémie de la Covid-19 a eu un impact direct et immédiat auprès de la population du bidonville de Boeng Salang. Les résultats de l’enquête tendent à montrer que la crise a entraîné une augmentation de la pauvreté au sein des familles, puisque 71% des familles (33 familles sur 46) ont déclaré avoir perdu de l’argent à cause de la pandémie. Le revenu mensuel moyen des familles est passé de 365€ à 278€ (diminution de 23%).
  • La majorité des parents sont des travailleurs dits non protégés (travailleurs indépendants, travailleurs précaires, économie des petits boulots). Ils sont donc particulièrement vulnérables aux répercussions économiques de la Covid-19. Ces emplois offrent des protections plus faibles et sont les premiers touchés par les licenciements.
  • La Covid-19 a non seulement eu un impact sur la situation économique des familles mais également sur l’éducation des enfants, de par la fermeture des écoles pendant 7 mois à Phnom Penh. Le temps d’apprentissage perdu en raison de la fermeture des écoles à Phnom Penh a eu des répercussions sur le développement des compétences. L’épidémie risque donc de renforcer les inégalités socio-économiques scolaires.

Pour accéder au rapport complet avec les résultats de l’enquête, cliquez ici

Que deviennent Les anciens #4 – Vichheka

Après vous avoir donné des nouvelles de Sok Tith il y a quelques mois, nous revenons sur le parcours d’une autre ancienne élève, Vichheka. La jeune femme de 23 ans remonte le temps pour nous parler de son histoire avec Taramana, qui a commencé il y a maintenant quatorze ans.

Une ancienne parmi les anciens…

Alors âgée de 8 ans, Vichheka intègre Taramana en 2006, un an seulement après la création officielle de l’association. “J’étais en grade 2 [équivalent du CE1 en France] à l’école publique. Avec mes six frères et soeurs, on ne pouvait pas suivre de cours complémentaires en langues car ma famille n’avait pas les moyens de nous inscrire dans une école privée”, nous raconte-t-elle, avant de poursuivre : “À l’époque, le centre actuel n’existait pas. Taramana aidait les familles pauvres en leur distribuant du riz et en payant ou prodiguant des soins médicaux. Ils ont ensuite loué une petite maison pour donner des cours de langues. C’est là que j’ai pu commencer à apprendre l’anglais et le français.” Vichheka fait donc partie de la toute première génération d’élèves francophones de Taramana.

Elle nous confie les raisons qui l’ont motivée à apprendre la langue de Molière jusqu’à la fin de sa scolarité au Centre : “Je me disais qu’il serait plus facile de trouver un emploi si je maitrisais le français, vu qu’en ce temps-là peu de gens de mon âge parlaient cette langue au Cambodge”. Encore toute jeune, elle pensait déjà à son avenir. “Mais j’aimais aussi la langue en elle-même, ajoute-elle. Je voulais aussi découvrir la France, et j’en ai eu l’occasion grâce au théâtre !” Tout comme Dara et Vuthny, Vichheka est partie en tournée avec Les Petits Chenapans, la troupe de théâtre francophone menée par Jocelyn Dordé, fondateur de Taramana. Elle revient sur cette expérience.

Quatorze ans de souvenirs mémorables

“J’ai adoré ce voyage en France. Nous avons joué notre pièce de théâtre dans plein de lieux différents. Au début, j’avais un peu peur quand je montais sur scène mais petit à petit je me suis habituée. Nous avons aussi fait beaucoup de visites. Par contre, il faisait un peu trop froid pour moi et ça m’a donné mal à la tête… Mais j’aimerais quand même beaucoup y retourner !” nous assure-t-elle. “Le théâtre était mon activité préférée au centre, avec les cours de danse Apsara [danse traditionnelle khmère, ndlr].

Ce qui a également marqué Vichheka, c’est son séjour dans la province de Kep avec ses camarades. Mais au-delà des voyages, elle garde de très bons souvenirs de ce qui, il y a quelques années, constituait son quotidien. Je n’oublierai jamais mes professeurs. J’adorais étudier à Taramana, surtout les langues. J’aimais aussi beaucoup jouer avec mes amis et manger à la cantine tous les midis.” Elle évoque cette époque avec nostalgie. “Aujourd’hui, je continue à aller au centre lors des fêtes pour le Nouvel An Khmer, Noël et autres occasions. Je viens donner un coup de main à l’équipe avec mes amies. J’aimerais aussi continuer à pratiquer le français avec la troupe de théâtre mais malheureusement je n’ai plus le temps car je travaille maintenant. D’ailleurs, si j’avais un conseil à donner aux élèves actuels, ce serait de travailler dur et bien étudier, car ça leur permettra de trouver un bon emploi plus tard et de soutenir leur famille, comme je le fais actuellement.

En effet, aujourd’hui, Vichheka mène une vie équilibrée. Elle apprécie son travail en tant qu’employée du service Assurance Qualité d’une usine textile et elle profite de son temps libre pour cuisiner ou jouer au badminton. Elle pratique ce sport deux fois par semaine, et ce depuis quatre ans. La tranquillité de son quotidien ne l’empêche cependant pas de continuer à rêver. “Quand j’étais plus jeune, je voulais soit devenir médecin, soit ouvrir mon propre restaurant. Pour être médecin, c’est loupé, dit-elle en rigolant, mais j’espère ouvrir mon restaurant dans les années à venir !”

Nous lui souhaitons de réaliser ses objectifs ! Un immense merci à Vichheka d’avoir répondu à nos questions avec beaucoup de sincérité et de maturité.

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Covid-19 : les mesures prises à Taramana

Le samedi 15 mars 2020, suite à l’annonce de deux nouveaux cas de Covid-19 au sein du royaume, le gouvernement cambodgien a pris des mesures afin d’endiguer la propagation du virus. La première de ces mesures, résumées dans notre newsletter du mois d’avril, concernait la fermeture des établissements scolaires à Phnom Penh, quelques jours après ceux de Siem Reap.

L’une des actions principales de Taramana étant de dispenser des cours quotidiennement aux enfants de Boeng Salang, nous avons suivi les consignes comme les autres écoles. Le centre Taramana Magdalena est donc fermé depuis le lundi 16  mars, et ce jusqu’à nouvel ordre.

Suspension des activités du Centre

Qui dit fermeture de Taramana dit arrêt temporaire de toutes les activités qui impliquent directement les enfants. Les cours, ainsi que les activités extra-scolaires (rugby, football, sorties culturelles, etc.), sont suspendus. Il en va de même pour la cantine et l’infirmerie qui accueillaient les enfants tous les jours.

En parallèle, l’équipe sociale a également dû interrompre les visites dans les familles. Les enquêtes sociales sont donc en pause, mais la participation aux frais de logement (loyer, facture d’électricité, etc.) et la distribution de riz dans l’enceinte de Taramana sont maintenues. Les enfants des familles les plus en difficulté ne pouvant plus bénéficier d’un repas gratuit au centre pour le moment, il est important de continuer à apporter un soutien alimentaire aux familles. La distribution de riz a donc bien eu lieu le premier dimanche du mois et elle s’est effectuée dans le respect des consignes sanitaires énoncées par le gouvernement. Des quantités de riz supplémentaires ont également été préparées à l’avance au cas où le stock national venait à être restreint.

Quant aux événements qui étaient en cours d’organisation, ils n’auront pas lieu aux dates prévues. 

  • Le Green Day, la journée de sensibilisation à la gestion des déchets qui devait se tenir le 23 mars au centre et dans le bidonville de Boeng Salang, est reporté à une date ultérieure. 
  • La fête du nouvel an khmer, d’habitude célébrée au Centre sous forme de jeux et de spectacles montés par les enfants, les professeurs et les bénévoles, était prévue le 3 mars mais elle est malheureusement annulée. Mais pas d’inquiétude, les enfants auront plein d’autres occasions de faire la fête lors de la réouverture du centre !

Le staff toujours mobilisé

Les activités du centre sont au repos, mais pas l’équipe ! Visal, notre infirmier, s’est porté volontaire pour suivre une formation sur le Covid-19, et notamment sur les mesures de prévention, l’équipement de sécurité et la façon dont le virus se répand. Cela fait suite à un appel à l’aide lancé par le Premier Ministre Hun Sen et le Ministère de la Santé. Le 25 mars, 422 médecins et infirmiers ont été préparés à la lutte contre le coronavirus, dans l’optique d’être déployés dans des centres de soins à Phnom Penh ou en province aux côté de milliers d’autres soignants déjà mobilisés. En parallèle de cette mission, notre infirmier reste à la disposition des familles par téléphone en cas de problème. Il en va de même pour Jocelyn Dordé, président de Taramana et médecin de profession, actuellement au Cambodge 

L’équipe sociale reste elle aussi bien active, entre les mises à jour des dossiers, la préparation des prochaines enquêtes sociales et une réflexion collective sur l’amélioration du suivi individuel des élèves. De plus, notre assistant social qui habite dans le bidonville, fait la liaison entre les familles et le reste du staff. Il peut également surveiller de près la situation des familles si besoin.

Du côté des professeurs, la suspension des cours leur permet d’avoir plus de temps pour préparer les prochains mois. Au programme, l’enseignement habituel bien sûr, mais aussi un concours de mathématiques, de nouvelles sessions d’éducation morale et des présentations sur les fêtes nationales cambodgiennes qui seront nombreuses en mai.

Enfin, l’équipe francophone permanente continue ses missions de comptabilité, communication et fundraising qui sont, de par leur nature, un peu moins perturbées par la fermeture du centre. Les bénévoles qui étaient présentes ces derniers mois ont toutes dû terminer leur mission prématurément afin de rentrer en France auprès de leurs familles.

Nous vous tiendrons informés de l’évolution de la situation au Cambodge, en particulier pour les enfants et leurs familles. En attendant, prenez soin de vous et des autres !

 

La fresque des mains de la Taramana Family

Une cour de récré plus colorée !

La cour de récréation est le coeur du centre Taramana Magdalena. Comme le salon d’une maison, c’est l’espace où tout le monde se rassemble avant de retourner à ses occupations, en début de matinée et d’après-midi, et souvent lors des pauses. Des rassemblements aux fêtes annuelles, en passant par les jeux, la musique, les sessions de prévention et diverses interventions, la cour est le lieu de moments riches en rires et en transmission. Une atmosphère qui contrastait avec la grisaille des murs, jusqu’ici peu décorés ou de manière éphémère.

Armées de pots de peinture et de posca (un p’tit stylo blanc magique), les bénévoles ont alors pris les choses en main ! Elles se sont donné pour mission de rendre ce lieu de vie plus coloré. Leur idée : réaliser une fresque murale avec les mains des enfants et de l’équipe.

Un rite de passage pour les enfants

Au-delà de l’aspect décoratif, cette fresque des mains permet à chaque enfant de laisser une trace à Taramana. Un moyen artistique pour exprimer : “je suis passé.e par là”. 

Chaque enfant choisit une couleur et pose sa main sur le mur, à côté des autres empreintes, pour marquer son appartenance à la famille Taramana. À côté de chaque main est écrit le prénom des enfants, en khmer et en anglais, afin que chaque élève se sente représenté comme individu à part entière mais faisant partie d’un tout. 

Le staff a également mis la main à la pâte… ou plutôt à la peinture ! Ainsi, les membres de l’équipe et les bénévoles investis au quotidien auprès des enfants ont leur place sur le mur.

Poser son empreinte sera désormais un rite de passage pour les nouveaux élèves, professeurs, bénévoles… Cet acte symbolisera leur intégration au Centre et à notre grande famille. Au fil des années, on peut aisément imaginer que cette fresque des mains recouvrira une grande partie des parois du bâtiment. Une décoration pleine de sens !

Vous aussi, faites partie de la famille Taramana !

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